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23

B

elle

lettre

,

riche

d

anecdotes

, évoquant sa récente visite au « grand prelat » de Reims [

L

e

T

ellier

]. « Est-ce que madame de L

ouvois

madame, ne vous a pas rendu un fidele compte de touts ses voyages et de toutes ses prosperites, sans vous laisser ignorer pourtant,

tous les œufs durs, tous les rapports, tous les aigres, toutes les crudités, toutes les indigestions, toutes les vapeurs toutes les chaleurs,

touts les chemins de traversse, et toutes les montagnes qui luy ont causé de mauvais jours et encore plus de mauvaises nuits, veritables

trouble-festes pour les voyages de long cours principalement » ; après un court séjour à Paris, M

me

de Louvois est repartie pour Choisy…

Dîner chez le conseiller d’État A

melot

, dans sa jolie maison d’Issy, « racourcy de toutes merveilles »… « L’on dit que le roy pourra bien

avancer son retour de Fonteinebleau des qu’il y aura un jour favorable pour ramener Mad

e

de M

aintenon

qui apres avoir donné quelque

apparence de guerison est retombée de plus belle. Cette obstination de fluction et de fievre fait faire bien des almanachs. Je ne vous

parleray point des grandes ou des petites choses qui se passent sur le theatre de l’Europe. J’en laisse le soin à M

e

de La Rocheguion qui

en est plus informée que moy »… Il confie la tristesse de sa femme que son médecin Chambon soit « mis a la Bastille pour un pretendu

commerce avec un prince napolitain qui estoit a Vincennes, et qu’on y a mis aussy »…

O

n

joint

une l.a.s. de Gabriel Boucot de F

leurigny

, ingénieur ordinaire du Roi (Chalons sur Saône 1738), et 2 l.a.s. de J.-B.

É

lie de

B

eaumont

(1775-1779).

126.

Georges COURTELINE

(1858-1929). 13 L.A.S., 1 P.A.S. et un fragment de manuscrit autographe, 1899-1926 et s.d. ; 24 pages

formats divers.

250/300 €

À André A

ntoine

(5, où il est question des

Gaîtés de l’escadron, La Pendule, Le Gendarme est sans pitié

et en particulier de son « navet »,

Le Commissaire est bon enfant

) ; à Lucy Hamar (remerciant pour le « précieux souvenir d’un vieux et cher camarade dont la jeunesse fut liée

de très près à la mienne ») ; à Marcel Luguet (2, pour des spectacles au Théâtre Antoine) ; à Georges Pioch (évoquant leur dîner habituel avec

René Blum) ; à Paul Thézard (« Tu es toute ma jeunesse et tu peux te dire un des hommes que j’aurai le plus aimé au monde ») ; à Pierre Wolff

(pour la vente de pièces aux producteurs de cinéma)… D’autres lettres à un ami (intéressante lettre sur le mélodrame), à un confrère (envoi d’un

mot d’esprit sur les femmes)… Plus un fragment des

Balances

[Théâtre Antoine, 26 novembre 1901] : dialogue entre Lonjumel et La Brige.

O

n

joint

une carte de visite autographe, une l.a.s. de Madame, et une carte postale représentant les époux Courteline signée par

Courteline et sa femme…

127.

Walter CRANE

(1835-1915) illustrateur et décorateur anglais. 2 L.A.S.,

Kensington

[Londres] 1899-1903, à Charles R

owley

;

6 pages in-4 ou in-8, vignettes et en-têtes, une enveloppe ; en anglais.

300/400 €

19 avril 1899.

Il espère que le paradis gallois (« Welsh paradise ») guérit son ami de ses rhumatismes ; condoléances sur la perte de son ami

T.E. Ellis, que Crane avait rencontré au club National Liberal. Il évoque aussi une commande de panneaux non réalisée, pour Manchester ;

c’eût été possible peut-être sans considération du délai, en se libérant un peu de South Kensington, car il ne veut pas sacrifier sa vie

d’artiste…

28 mai 1903.

Il fera volontiers son possible pour que Rowley ait une collection complète et représentative de son œuvre

décorative pour l’exposition à l’École d’Art. Beaucoup de pièces sont ailleurs : en Nouvelle Zélande, en Allemagne, à Paris… Ses dessins

indiens pourraient intéresser le public de Manchester, aussi… O

n

joint

un fragment de L.A.S.

128.

CRIMÉE.

13 L.A.S. du sous-lieutenant d’état-major Hippolyte D

elphin

, Camp de Traktir novembre 1855-avril 1856, à sa mère ;

54 pages in-8.

300/400 €

La correspondance débute quelques semaines après la chute de

S

ébastopol

et quelque temps avant l’armistice et le traité de Paris

qui mettra fin à la guerre.

La lutte ayant cessé presque immédiatement après l’occupation de Kinbourn et d’Otchakov en octobre,

l’officier, basé avec sa division au camp de Traktir, attend l’armistice ; quelques combats ont encore lieu ici et là. Il remercie sa mère pour

ses envois de fournitures et provisions qui ajoutent à son confort.

26 novembre 1855

. « Nous devons occuper tout cet hiver […] Je fais

creuser tout l’intérieur de ma tente, et puis on me construira un petit mur tout autour, de sorte que je serai admirablement garanti du

froid. J’aurai d’ailleurs une petite cheminée ». Le climat de la Crimée est excellent ; « quant à la guerre, il n’en est point question dans ce

moment-ci. On pense généralement et en tout bien, qu’on restera ici jusqu’au printemps, puis qu’on s’en ira ailleurs. Les Anglais iraient

faire la guerre en Asie et nous nous reviendrions en Turquie »… Les Russes se montrent « plus civilisés qu’on ne le croit souvent » ; deux

prisonniers français ont été invités à dîner au Q.G. du prince Gorschakoff…

10 décembre.

Il raconte une représentation théâtrale des

zouaves… Le 8 au matin, les Russes, trompés par de faux rapports, attaquèrent avec 4000 hommes le 7

e

des Chasseurs, mais perdirent

la bataille…

31 décembre

. Le calme continue de régner au camp. « A notre gauche, il y a Sébastopol, dont la partie Nord tire toujours

tantôt mollement, tantôt avec violence. On ne tardera pas du reste à faire sauter les docks et les casernes, et alors il ne restera plus

rien de cette malheureuse ville »…

20 janvier 1856

. Il a accompagné le général et l’aide de camp de M

ac

-M

ahon

à Sébastopol : « Nous

avons ainsi visité le Mamelon vert, Malakoff, la courtine, le petit Redan, et le grand Redan. […] on se demande comment on a pu prendre

quelques-uns de ces ouvrages. […] C’est prodigieux et gigantesque »... Les Russes leur ont envoyé des coups de canon…

27 janvier.

Un bateau a annoncé que la Russie acceptait l’accord de paix avec les puissances occidentales ; nouvelle bien accueillie par l’Armée

d’Orient… « On s’est hâté de faire sauter les docks à Sébastopol et les Russes continuent à abuser de leur artillerie, mais toujours sans

nous causer un préjudice appréciable »…

3 février.

« Nous ne bougeons pas, nous restons sur le qui-vive, car ici et jusqu’à nouvel ordre,

la guerre continue toujours – fort heureusement elle n’est pas bien inquiétante »…

10 février.

Le dégel est survenu soudainement, causant

une inondation dans les tentes creusées…

27 février

, dans l’attente de l’armistice : « Nous sommes si près des Russes qu’une collision

peut éclater d’un jour à l’autre, si on en ôte pas la possibilité »…

18 mars

. L’armistice conclu, il a visité Sébastopol : « La petite rivière de

la Tchernaïa qui sert de limite aux deux armées sur une partie de la ligne offre le spectacle le plus curieux. Chaque rive est peuplée de

soldats alliés, et de Russes, et on se fait des politesses, ou bien on pratique des échanges, tels que des pipes, du tabac, des blagues, des

mémoires. Ils tiennent beaucoup à avoir des pièces à l’effigie de l’Empereur », parfois en échange de la petite croix qu’ils portent au cou…

24 mars.

Sur les courses dites du printemps, dans la vallée de la Tchernaïa, « un spectacle unique » réunissant les trois armées…

14 avril.

Il

n’y aurait finalement pas d’occupation en Turquie : « En attendant, l’évacuation est commencée. Les troupes d’Eupatoria, […] de Kinburn

sont déjà embarquées ainsi que les hommes des classes de 1848 et de 1849 qui sont libérées – tout ceci forme un effectif d’environ

20.000 hommes qui voguent vers la France à l’heure qu’il est »…

O

n

joint

3 lettres à lui adressées. Plus la traduction d’une autre lettre.