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les collections aristophil
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COCTEAU JEAN
MANUSCRIT autographe, [
La Machine infernale
], 1932
;
90
feuillets in-fol. en feuilles et 63 feuillets en 2 cahiers
cartonnés à dos toilé in-fol.
; sous chemise à dos toilé avec
titre aux crayons de couleur par Serge Lifar.
15 000 / 20 000 €
Précieux manuscrit de premier jet de cette célèbre pièce en quatre
actes, chef-d’œuvre où Cocteau donne sa vision personnelle du
mythe d’Œdipe
.
C’est le
seul manuscrit existant
, alors que le manuscrit (mis au
net
?) aurait été détruit par Marie-Laure de Noailles dans une crise
de jalousie au moment de la liaison de Cocteau avec Natalie Paley.
Ce manuscrit Lifar est resté inconnu des éditeurs du
Théâtre complet
dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Après avoir donné une «
adaptation libre d’après Sophocle
»
d’
Œdipe-Roi
(1925, publiée en 1928) et le livret d’
Œdipus Rex
pour
Stravinski (1927), Cocteau écrit de 1930 à 1932 cette pièce en quatre
actes, qui sera montée par Louis Jouvet à la Comédie des Champs-
Élysées le 10 avril 1934, dans des décors et costumes de Christian
Bérard, avec Jean-Pierre Aumont dans le rôle d’Œdipe
; elle sera
publiée la même année chez Grasset.
Ce manuscrit est daté à la fin
: «
[Paris
biffé
] Chablis 1930 – S
t
Mandrier
1932
», et sur la couverture du dernier cahier «
fini le 18 Août 1932
». Il
est abondamment raturé et corrigé, et présente d’importantes variantes
avec le texte définitif. Les actes I et II (incomplet) ne portent pas ici de
titre. On notera que ce manuscrit ne comporte pas les interventions de
«
La Voix
», que Cocteau décidera plus tard d’ajouter, et enregistrera
plus tard sur disque pour être diffusées pendant la représentation.
[Acte I.
Le Fantôme
]. 78 feuillets (28,5 x 22 cm) écrits au recto sur
3 types de papier différents, dont 34 sur papier japon (1-20, 61-67,
72-78) et 4 sur papier dessin gris (68-71), le dernier feuillet double
servant de chemise. Les 20 premiers feuillets sont écrits à l’encre
noire, les suivants au crayon
; le feuillet 21 et le début du suivant
(marqués a et b) sont de la main de Jean Desbordes. Tirésias y est
souvent appelé « Zizi
».
[Acte II.
La rencontre d’Œdipe et le Sphinx
.] 13 pages sur 12 feuillets, à
l’encre noire. Ce 2
e
acte est lacunaire
; le début manque
; le manuscrit
commence sur la didascalie précédant l’arrivée de la Matrone
: «
Le
S. a parlé en baissant la tête. Pendant sa phrase Anubis a dressé les
oreilles
»…
; au verso du feuillet suivant, Cocteau a ajouté une longue
intervention de la Matrone
: « Cette histoire-là
! Que vous êtes jeune
!
»…
Cette partie s’achève sur la voix du fils de la Matrone
: « Dis maman
comment il est le Sphinx ?... C’était pas cette dame… Alors comment