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106

les collections aristophil

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COCTEAU JEAN

MANUSCRIT autographe, [1946]

; 1 page in-fol. remplie au

stylo-bille bleu au dos d’une plaquette in-fol.

600 / 800 €

À propos de

La Belle et la Bête

et du cinéma

.

Ce texte de premier jet est écrit au dos d’une plaquette éditée par

«

Victoire

», Organisme national de la Solidarité combattante, tirée

à 2000 exemplaires sur vélin de Rives, couverture illustrée par

Dominique, avec des illustrations hors texte de Paul Colin, Guy

Arnoux, Albert Decaris, Raymond Brenot.

« Un jour que je demandais à Renoir pourquoi il n’allait jamais voir

ses films il me répondit qu’il ne pourrait, hélas, plus s’y perfectionner

et qu’il en était malade, voilà le drame de la machine. Elle nous attire,

nous dévore et nous fixe. Pendant le travail de

la Belle et la Bête

le

simple travail manuel me vidait la tête et m’empêchait de me juger.

Ensuite c’est l’ordre du désordre, […] l’esprit d’enlise et paralyse le

jugement. Il faut attendre. Et qu’y faire ? La chose est faite. Impossible

de changer

»… Cocteau explique qu’il a trouvé tardivement «

la véritable

fin

» de son film

: «

cette nouvelle fin conditionnait toute une refonte

des images. […] Mon équipe avait donné tout son rayonnement au rôle

de la Bête. Et lorsque Jean Marais se change en Prince Charmant

elle n’en pouvait plus. Il en résulte que le public aime la bête et la

regrette. Elle préfère la chenille au beau papillon qui en sort

»… Etc.

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COCTEAU JEAN

MANUSCRIT autographe signé « Jean Cocteau

», [

Le

cinéma est-il est art ?

], 1946

; 1 page in-4 à l’encre noire.

400 / 500 €

Réponse à une enquête sur le cinéma

.

Il n’arrive pas à comprendre cette question naïve. « Le cinématographe

est un art très jeune et qui doit acquérir ses titres de noblesse. Il a

cinquante ans

: mon âge – c’est vieux pour un homme, jeune pour

une muse – si l’on pense à l’âge de la peinture, de l’architecture, de

la musique, du théâtre. [...] On imagine la joie de Shakespeare s’il avait

connu cette machine à donner corps aux rêves – celle de Mozart

s’il avait pu enregistrer le générique de la

Flûte enchantée

. Adieu

nos derniers films incolores. La couleur arrive. Elle sera employée

par les uns sous forme de chromo, d’autres y puiseront le moyen

d’inventer un style

».