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les collections aristophil

98

«

Il n’y a que 2 attitudes possibles dans la vie. Le

héros militaire ou le saint. Napoléon est perdu par un

traître. Le traître fait le chef. […] Dans notre domaine

la sainteté ne donne que des ennuis, comme de

juste. Car la ligne droite est incompréhensible

au méandre [...] Quelquefois je me réveille la nuit

et je me demande pourquoi on m’accable sous

d’incroyables injustices. [...] C’est le prix d’être

propre

». Au verso, une version plus longue de la

lettre, signée, avec ratures et corrections, est écrite

à l’encre

: « Mais la presse que vous connaissez

et qui s’acharne à dresser les Français les uns

contre les autres s’est empressée d’agir cette fois

en silence. Sans doute mal renseigné par elle,

M

r

CARCOPINO, le lendemain de la décision du

Comité, dit à M

r

Vaudoyer, l’administrateur, que

je n’étais pas un auteur désirable à la Comédie-

Française. C’était inadmissible pour moi, pour les

lettres, pour la Comédie-Française où ma

Voix

humaine

se trouve au répertoire et qui depuis des

mois me priait d’écrire cette œuvre et en suivait la

marche. C’est donc en mon nom et au nom des

comédiens que je demande justice. […] C’est mon

honneur que je dois défendre et celui d’une maison

qui devrait être inattaquable et qui se trouve, elle

aussi, couverte d’insultes, par cette même presse

qui me pourchasse et ose vous critiquer. M

r

le

Maréchal, ma seule politique est de vous suivre

et de faire acte de foi en ce qui vous concerne. Ne

m’étant jamais occupé de politique, je n’en saurais

suivre d’autre. Croyant en vous, c’est à vous que

je m’adresse. Je n’ignore pas que votre lourde

charge vous empêche de jeter les yeux sur de

tels problèmes – mais j’ai une confiance aveugle

en votre justice et je ne peux croire que l’honneur

d’un écrivain qui a porté la gloire de la France dans

tous les pays, vous laisse indifférent

»…

Exposition

Jean Cocteau, sur le fil du siècle

(Centre

Georges Pompidou, 2003, n°

231).

Provenance

: Pierre et Franca BELFOND (14 février

2012, n°

24).

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COCTEAU JEAN

La Machine à écrire. Pièce en trois

actes

(Paris, Gallimard, [1941])

; in-12, relié

maroquin rouge janséniste, dos lisse, filets

dorés à l’intérieur, tranches dorées sur

témoins, couvertures et dos conservés (

H.

Alix

).

400 / 500 €

Édition originale

de cette pièce représentée pour

la première fois au théâtre Hébertot le 29 avril

1941. Les rôles de Pascal et Maxime étaient tenus

par Jean Marais.

Un des six exemplaires de tête sur papier de

Chine

(n°

II).

Provenance

: Raoul SIMONSON (ex-libris).

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COCTEAU JEAN

DESSIN original,

Eluard de tête

, avec

MANUSCRIT autographe signé « Jean

Cocteau

», [vers 1942]

; mine de plomb, 15 x

9 cm, sur un feuillet in-4 écrit recto-verso.

2 500 / 3 000 €

Étonnant portrait de Paul Eluard, avec un

brouillon de lettre au maréchal Pétain.

Le portrait de Paul ELUARD, en buste de face, est

dessiné à la mine de plomb sur une moitié de la

page

; en regard, un autre petit dessin original (15

x 1 cm, à la mine de plomb), représentant un profil

masculin prolongé vers le bas par un trait ondé

orné de points, est tracé en marge d’un brouillon au

crayon de lettre au maréchal PÉTAIN, où Cocteau

proteste contre l’interdiction de sa pièce

Renaud

et Armide

, reçue le 19 janvier 1942 par le comité de

lecture de la Comédie-Française puis refusée le 21

janvier par l’administrateur Jean-Louis Vaudoyer

sur ordre du secrétaire d’État Jérôme Carcopino.

82

COCTEAU JEAN

P.S. « Jean Cocteau

»,

Paris

10 avril 1941

;

1 page in-4 à en-tête du

Théâtre Hébertot

(trous de classeur en marge).

200 / 300 €

Déclaration d’aryanité pendant l’Occupation

.

« Je déclare que je ne suis pas juif et qu’à ma

connaissance expresse aucun de mes parents ni

de mes grands-parents ne sont ou n’étaient juifs.

Je reconnais savoir qu’une fausse déclaration

entraîne une pénalité sévère

».