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les collections aristophil
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CHÂTELET
É
milie Le Tonnelier de
Breteuil, marquise du
(1706-1749)
femme de lettres et de sciences,
amie de Voltaire.
L.A.S.
« la m. du Chastelet »
,
«
Cirey
par Joinville Champagne » 23 octobre
[1734], au comte de
FORCALQUIER
à Paris ; 5 pages in-4, adresse avec
marque postale ms « De Joinville »,
cachet de cire rouge à ses armes
(traces de montage à fenêtre, petite
déchirure par bris de cachet réparée
affectant la fin de 2 lignes).
4 000 / 5 000 €
Très jolie et rare lettre écrite de son château
de Cirey, et évoquant Voltaire
.
[Louis-Bufile de BRANCAS, comte de
FOR-
CALQUIER
(1710-1753), fils du maréchal de
Brancas ; officier, il était réputé pour son
esprit, et a laissé quelques comédies de
société.]
« Tous les lieux sont esgaux monsieur pour
le plaisir que me font vos lettres et je vous
assure que la solitude et les platras ne
peuvent augmenter le plaisir que m’a fait
la votre, vous n’avés pas besoin d’esprit et
d’imagination pour me faire sentir le prix de
vos attentions et de votre amitié […]
Jétois bien sure que M
e
de RICHELIEU vous
plairoit, elle joint les graces a la sureté du
commerce, sa societé est charmante et il faut
bien aimer son devoir et ses maçons pour
leur sacrifier une vie aussi aimable que celle
que je mesnois a Paris, je prendray bien mal
mon tems pour y revenir, la Cour sera de
retour a Versailles, toutes les beautés rassem-
blés, la societé brillante une champenoise
qui descend du coche doit bien s’attendre
a des degouts, et a se trouver roüillée »…
Elle est curieuse de savoir si la rumeur qui
donne M. le comte [de CLERMONT] quittant
la danseuse CAMARGO est vraie, et si oui,
pour qui il l’a fait.
« Le retour de la campagne pouroit deranger
les parties carrées, le chevalier de S
t
GER-
MAIN ne se lasse donc pas de rotir le ballet,
l’expression nest pas noble mais passés la
moi en faveur de la resemblance. »
Elle demande une parodie composée par
PONT-DE-VEYLE [Antoine de FERRIOL, frère
du comte d’Argental], avec la musique, et
évoque « cet homme qui escrit de si jolies
lettres avant moi »… Elle raille Mme d’AUTREY
[née Marie-Thérèse Fleuriau d’Armenonville
(1698-1754)] qui a eu « une nouvelle agonie.
Je nay point vû s’y familiariser a ce point la,
il me semble qu’elle ni familiarisera point le
public, on est toujours étonné de ce passage
subit des pomspons a l’extreme onction. Je
doutte que ce soit ainsi quil soit agreable a
rassembler les extremes […] Je vous prie de
me mander si cette derniere agonie a fait
le meme effet que lautre sur le cœur de
votre oncle ».
Elle réclame enfin des nouvelles de Paris,
faisant allusion à VOLTAIRE (sous la menace
d’une lettre de cachet, après la condamna-
tion des
Lettres philosophiques
au pilori et
au feu) : « jespere que laffaire de notre ami
finira, il est tems que tout ce bruit pour une
aumelette au lard finisse come il le mandoit
fort bien a d’Argental »… Elle s’arrête parce
que le papier lui manque, et conclut : « les
campagnardes sont bavardes »…
Provenance
Ancienne collection du marquis de L’AIGLE
(chemise et transcription autographes).