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les collections aristophil
On a relié en tête le manuscrit autographe de la dédicace au Roi
Charles X
(2 pages in-fol.). « Au Roi. / Sire, / L’Asie ancienne s’est
ouverte aux efforts de la critique moderne ; mais l’Égypte semblait
devoir cacher pour toujours sous le voile d’une écriture mystérieuse,
l’histoire, le culte, le systême graphique et l’état moral du peuple que
l’antiquité Grecque et Romaine a reconnu pour l’Instituteur premier
de la Civilisation. / La découverte de l’Alphabet des Hiéroglyphes
Phonétiques appliqué dabord aux monuments élevés par les Égyptiens
sous la domination des Ptolémées et des Césars, écarta un coin de
ce voile et jetta sur ces problèmes une lumière inespérée ; appliqué
maintenant aux monuments des ages antérieurs, il doit nous montrer
l’Égypte toute entière avec ses vieux Pharaons et leurs prodigieux
et impérissables ouvrages. C’est à la protection éclairée que Votre
Majesté accorde aux sciences historiques qu’on sera redevable de
Seconde édition, en partie originale
. Elle comprend 58 pages de
plus que la première, et 4 planches supplémentaires.
Dans cette édition « plus étendue que la première » (1824), la plus
complète et tenue par l’auteur pour définitive, Champollion a ajouté
une nouvelle préface ou « Avertissement », et développé ses prin-
cipes en ajoutant de nouveaux exemples tirés de monuments qui lui
étaient inconnus à l’époque. Il a introduit de nouvelles analogies entre
l’alphabet hiéroglyphique et l’alphabet copte, et introduit sa
Lettre à
M. Dacier
de 1822, qui forme à présent le chapitre II de cette édition.
Enfin, à la fin de l’ouvrage, il s’est livré à un examen approfondi d’un
passage de Clément d’Alexandrie sur les écritures égyptiennes qui
ne figurait pas dans l’édition de 1824.
Le premier volume porte un envoi manuscrit sur la page de faux-
titre : « A Mr Guizot hommage de la famille de l’auteur » ; ce précieux
exemplaire fut en effet offert par les parents de Champollion après la
mort de l’auteur à François GUIZOT (1787-1874), ministre de l’Instruction
publique de 1832 à 1837, qui l’a fait relier à ses armes. Le titre porte
en outre deux cachets encre
Bibliothèque de M
r
Guizot
.
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