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les collections aristophil
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POINCARÉ Henri
(1854-1912).
MANUSCRIT autographe de son
discours de réception à l’Académie
française, [janvier 1909] ; 21 pages et
demie in-fol.
2 500 / 3 000 €
Manuscrit du discours prononcé lors de
sa réception à l’Académie Française
, le 28
janvier 1909, au fauteuil de SULLY PRUD-
HOMME (il avait été élu le 5 mars 1908, un
an exactement avant son cousin Raymond
Poincaré).
Le texte de ce manuscrit, qui présente des
corrections à l’encre rouge, fut publié, avec
le discours de Frédéric Masson, chez Fir-
min-Didot en 1909.
« L’usage veut qu’au début de son discours
chaque récipiendaire semble s’étonner
d’un honneur qu’il a sollicité et s’efforce
de vous expliquer à quel point vous vous
êtes trompés. Cela doit être quelquefois
bien embarrassant ; heureusement mon cas
est plus simple. […] Ce sont les mérites des
d’Alembert, des Bertrand, des Pasteur qui
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POINCARÉ Henri
(1854-1912).
DEUX MANUSCRITS autographes
signés « Henri Poincaré »,
La Logique
de l’Infini
et
L’espace et le temps
,
Paris, Sorbonne [1912] ; 8 pages
et demie in-fol. et 9 pages in-fol.
(marques et cachets de l’imprimeur, 1
feuillet réparé au scotch).
6 000 / 8 000 €
Derniers manuscrits de Poincaré, ultimes
réflexions sur des sujets de prédilection du
mathématicien, notamment sur la relativité
.
Les manuscrits, qui présentent quelques
ratures et corrections, ont servi à la compo-
sition pour publication dans la revue scienti-
fique italienne
Scientia
, publiée à Milan (vol.
XII, pp. 1-11 et 159-170) (enveloppe de retour
jointe à Mme Poincaré). Ces deux études
furent recueillies dans l’ouvrage posthume
Dernières Pensées
.
La Logique de l’Infini
. « Il y a quelques
années, j’ai eu l’occasion d’exposer certaines
idées sur la logique de l’infini ; sur l’emploi
de l’infini en Mathématiques, sur l’usage
qu’en a fait depuis CANTOR ; j’ai expliqué
pourquoi je ne regardais pas comme légi-
times certains modes de raisonnement, dont
divers mathématiciens éminents avaient cru
pouvoir se servir. Je m’attirai naturellement
de vertes répliques »... Poincaré veut essayer
de « rechercher quelle peut être l’origine de
cette différence de mentalité qui engendre
de telles divergences de vue »... Et il conclut :
« Il n’y a donc aucun espoir de voir l’accord
s’établir entre les Pragmatistes et les Can-
toriens. Les hommes ne s’entendent pas
parce qu’ils ne parlent pas la même langue
et qu’il y a des langues qui ne s’apprennent
pas. Et pourtant en mathématiques ils ont
m’ont ouvert l’accès de votre compagnie »…
Poincaré retrace alors longuement la vie et
l’œuvre de SULLY PRUDHOMME, dont il
cite de nombreux poèmes.... Il termine en
évoquant les douleurs et les souffrances de la
vieillesse du poète : « Je ne voudrais pas dire
cependant qu’il souhaitât la fin ; il ne faisait
que s’y résigner. Il n’avait pas assez d’espé-
rance, et il ne pouvait pas envisager le néant
avec sérénité, parce que, malgré le philo-
sophe, l’imagination du poète le peuplait ; de
que ce néant, ce n’était pas le sommeil, c’était
seulement la nuit. La mort vint cependant,
et, avec elle, la délivrance. Il l’attendait ; il ne
l’avait pas regardée sans angoisse, parce que
son âme était tourmentée par l’incertitude,
mais il l’avait regardée en face. »