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dans toute autre suite, pourveu que l’on ait

le terme moyen, qui sera alors le moyen,

non de position et de valeur tout ensemble,

comme dans la progression arithmetique,

mais de valeur seulement. Je ne doute pas

que vous ne m’entendiés bien. Si l’on n’a

pas ce terme moyen de valeur, il est certain

que le produit d’un terme quelconque par le

nombre des termes ne donnera pas la valeur

de la somme, mais il en donnera toujours

l’ordre »... Etc. Il conclut : « Vous avés très

bien veu, Monsieur, que la somme infinie de

1/A est infiniment moindre que ∞. Elle l’est

en effet, puisque ce n’est qu’un Infini radical

pur. Je l’ai fait voir dans mon Livre art. 1413, et

suivants, et je croi être le premier ». Il ajoute :

« Je serai bien aise que la langue françoise

servit à accommoder notre different. C’étoit

bien de la malice à vous qui la parlés si bien,

de m’écrire en Latin. Faut-il que la France

ait perdu des hommes tels que vous, qui

lui apartenoient ? Du moins souvenés vous

que nous étions faits vous et moi pour être

Compatriotes »...

7 juillet

. « Il s’en faut bien que je ne sois le

Pilote d’un aussi habile homme que vous,

je ne suis qu’un simple Matelot, très peu

expérimenté, mais j’ose vous soutenir encore

avec assurance que nous voyons terre ». Et

Fontenelle reprend leur discussion mathéma-

tique sur les nombres finis et sur la somme

des termes d’une suite... « Je suis faché pour

l’honneur de mon Pays d’apprendre que

nous ne soyons pas compatriotes, mais du

moins nous sommes confrères [...] je per-

siste a vouloir être du nombre de vos amis,

et sera peutêtre un exemple rare dans les

Lettres qu’une assés longue dispute ait fait

naistre l’amitié »...

8 novembre

. « Je crains bien que nous ne

prenions le train de ne pas finir. Il vaudroit

mieux s’arrester a un point unique et fon-

damental d’où tout dépend. Y a t-il dans A

deux termes

n

et n+1, tels que

n

étant fini,

n+1 soit infini ? Cela décidé tout est fait »...

1

er

mars 1734

. « J’entre volontiers dans les

accommodements, car je suis bien las de

lutter contre un adversaire tel que vous et

aussi supérieur en force. Ce ne sera [...]

qu’une question de nom, et c’est pour cela

que je differois de repondre a la lettre par

laquelle vous me demandiés des définitions

du fini et de l’infini. J’ai examiné la suite

G, et je trouve qu’il y a veritablement de

l’erreur », et il espère apporter dans une

seconde édition quelques corrections « utiles

et nécessaires »... En travaillant « au dernier

volume de nos Histoires, j’ai eu occasion de

vous nommer, et j’ai senti que je le faisois

avec plaisir »...