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les collections aristophil

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QUENEAU RAYMOND 1903 1976

LE CHIENDENT. Manuscrits autographes signés du roman

de Raymond QUENEAU, circa 1932. 248 pages foliotées de

diݎrents formats.

60 000 / 80 000 €

La première partie du manuscrit est foliotée de 1 à 131, de formats

in-8 et grand in-4.

La seconde partie figure dans un cahier d’écolier portant le nom

et l’adresse de Queneau de sa main et est foliotée de 133 à 164.

Il comporte de plus une préface de Queneau : « L’action commence le

25 juin et finit le… Elle se passe au début d’une crise de surproductions

en période capitaliste. Le récit en est divisé en 7 chapitres de 13

paragraphes chacun (non compris la preufesse et l’épile-ogre), soit

donc 91 paragraphes. Je me permettrais de faire au sujet de ce

nombre les remarque suivantes : mon numéro de téléphone 50 - 70

+ 21 = 91, je suis né un 21 ».

La troisième partie titrée est dédiée à sa femme Janine et est foliotée

de 165 à 248.

La quatrième partie est consacrée à des notes relatives à l’ouvrage,

illustrées de dessins originaux à l’encre signés et titrés sur la couverture

et datés 1932. Il comporte un billet autographe : « Si on n’est pas très

sérieux pendant son enfance quand le sera-t-on ! ».

Ces quatre ensembles du manuscrit préparatoire du « Chiendent »

sont sous doubles chemises et étuis de maroquin bordeaux titrés

or, emboîtage.

L’on joint les épreuves corrigées du « Chiendent », 274 pages grand

in-4 avec des ratures et corrections, sous chemise et emboîtage de

demi-maroquin rouge, dos titré.

Il s’agit du tapuscrit complet du roman remis aux éditions Gallimard.

L’on joint aussi une page de table des matières minimaliste :

commencement page 1…fin Raymond Queneau a rajouté « on ne

sait pas trop ».

L’on joint également le script du « Chiendent », 10 pages in-4 et un

état intermédiaire de 8 pages in-4 et in-8 dactylographiées avec de

nombreuses corrections et ajouts autographes.

… « Hé bien oui, je suis la pluie ! La pluie qui dissout les constellations

et qui détrempe les royaumes, la pluie qui inonde les empires et qui

humecte les républiques, la pluie qui emboue les godasses et qui se

glisse dans le cou, la pluie qui emmerde le monde et qui ne rime à

rien. Je suis aussi, tenez-vous bien, le soleil qui défèque sur la tête

des moissonneurs, qui écorche les femmes nues, qui flambe les

arbres, qui pulvérise les routes et je suis aussi le verglas qui casse la

gueule des gens… Zésouis le printemps qui vend vingt sous le brin de

muguet et l’été qui fait crever de trop vivre. Ch’suis l’automne qui fait

ouvrir les fruits et l’hiver qui vend son buis le jour des rats morts. Ich

bin la tempête qui hurle avec les loups, l’orage qui fait rage, l’ouragan

qui dépouille ses gants, la tornade qui reste en rade, la bourrasque

qui s’é¾asque, le cyclone sur sa bicyclette, le tonnerre que tête et

l’éclair qui, lui, luit » …

Le « Chiendent » fut publié chez Gallimard en 1933 et reçu le premier

prix « Des Deux Magots » la même année.

Formidable ensemble concernant le premier roman de Raymond

Queneau qui témoigne de l’étonnant travail structural de l’œuvre.