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les collections aristophil

881

RIMBAUD ARTHUR 1854 1891

PATIENCE. D’UN ÉTÉ. Poème autographe, Charleville,

printemps 1872. 1 page in-8.

100 000 / 150 000 €

Poème de 26 vers à l’encre qui ouvre, une nouvelle période créatrice

pour Rimbaud. Celle-ci propose un éclatement de la forme que

le poète avait jusque-là préservé : les rimes sont remplacées par

des allitérations, des rimes intérieures, le vers, proche de la prose

joue sur la sonorité, le poème se libère des règles comme dans les

« Illuminations » (1886).

Ce poème est parfois répertorié sous le tire « Patience d’un été ».

D’après Steve Murphy, le véritable titre est « Patience ».

Première publication : « Poésies complètes », Vanier, 1895, il fût

publié également en 1914 par son beau-frère Paterne Bérichon dans

« Versions inédites d’Illuminations » (Mercure de France).

Ce poème a appartenu à Verlaine, il a été écrit pour lui par Rimbaud.

Il provient d’un ensemble de textes de Rimbaud en sa possession

(dossier Verlaine).

Rimbaud est à paris de septembre 1871 à février 1872. Paul Verlaine,

pour préserver sa famille le contraint de retourner en Ardennes.

Rimbaud dans cet exil un peu forcé adresse à Verlaine quelques

poèmes dont celui-ci :

… « Qu’on patiente et qu’on s’ennuie,

C’est si simple ! Fi de ces peines.

Je veux que l’été dramatique

Me lie à son char de fortune

Que par toi beaucoup, Ô nature

Ah moins nul et moins seul ! Je meure,

Au lieu que les bergers, c’est drôle,

Meurent à peu près par le monde

Rien de rien, ne m’illusionne :

C’est rire aux parents qu’au soleil ;

Mais moi je ne veux rire à rien

Et libre soit cette infortune » …

Au verso du poème figure à l’encre « Prends-y garde, ô ma vie

absente ! ».

(Malgré de très légers manques de papier le poème est en bon état).

Rare poème, ayant appartenu à Paul Verlaine, illustrant le génie

d’Arthur Rimbaud.