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Litterature
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PROUST MARCEL 1871 1922
L.A.S. À MADAME ALPHONSE DAUDET.
Début décembre 1903. 4 pages in-12.
6 000 / 8 000 €
Lettre autographe signée Marcel Proust, relative au décès de son
père, à Madame Alphonse Daudet sur papier de deuil
… « Vous avez toujours été si gentille pour moi que je n’ai pas été
étonné que vous vous montriez si bonne au moment où je suis si
malheureux… Si je vous parlais des heures terribles de la semaine
dernière depuis le moment où tout est arrivé, je risquerais de toucher
trop profondément en vous des souvenirs personnels qui sont aussi
des chagrins pour moi (allusion à la langue maladive d’Alphonse
Daudet). Et vous vous figurez ce qu’était Papa pour moi, qui ne
quittait presque plus la maison. J’aime mieux vous dire que votre
cher et admirable Lucien m’a montré pendant ces deux semaines
non seulement cette gentillesse, cette intelligence inouïe de tout ce
qu’on sent, où va sentir qui fait que tout le monde l’aime et l’admire
tant, mais aussi cette bonté, ce cœur infini qui font que ses amis ont
l’orgueil de croire que seuls ils le comprennent complètement, ou
du moins dans la mesure où on peut comprendre et qui nous est
tellement supérieur » …
Le professeur Adrien Proust meurt le 26 novembre 1903 des suites
d’une hémorragie cérébrale, Proust fut très aecté de ce décès (« Mon
père avait pour mon genre d’intelligence un mépris su²samment
corrigé par la tendresse pour qu’au total, son sentiment sur tout ce
que je faisais fût d’une indulgence aveugle », « À l’Ombre des jeunes
filles en fleurs »).
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PROUST MARCEL 1871 1922
L.A.S. À ANDRÉ CHAUMEIX.
Paris, 5 juillet 1922
.
8 pages in-8 signées Marcel Proust.
12 000 / 15 000 €
Enveloppe conservée, sous emboitage demi-maroquin bleu nuit,
dos titré or.
Lettre importante et très littéraire adressée à André Chaumeix, directeur
de la revue de Paris dans laquelle Proust fait mention d’Anatole
Fance pour lequel il avait beaucoup d’admiration. Il le cite comme
son maître dans la lettre.
Anatole France a inspiré le personnage de Bergotte dans « À la
recherche du temps perdu »
… « Un grand esprit enferme bien des contradictions. Un jour devant
moi (car j’ai été très lié avec lui) quelqu’un se plaignait qu’un auteur
(peut être bien Mallarmé) fut obscur. Monsieur France légèrement
agacé répondit que tout ce qui avait été nouveau avait paru obscur
et nous cite des textes prouvant que l’obscurité de Racine avait été
alléguée par ses contemporains. C’était tellement une idée qui m’était
chère (et que je n’avais jamais confiée à mon maître) que je fus ému
de le voir lui donner sans s’en douter un certificat d’authenticité ».
« Je sais que ce sont les écrits qui ne sont pas innovants et sans
mérite, qui ne sont pas clairs. Et j’ai bien peur que « À la recherche
du temps perdu » ne se retrouve classé parmi ces derniers » …