ROMANTIC AGONY - LIVRES & ESTAMPES. - page 130

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voudrais mettre tout ce que je ne veux pas exprimer par des paroles: car les sons, tout en livrant
exactement ma pensée, me semblent cependant ne la réaliser que pour moi seul, qui y vois, seul,
tout ce que j’ai voulu y mettre: et puis, avec les modifications qu’apporte nécessairement le travail
patient de la pensée et de l’idée, cette œuvre sera peut-être tout autre chose, réalisée, que conçue.
La Pastorale pour orgue que je vous enverrai, est partie de très peu et la voilà une grande œuvre
(...)”. Il évoque aussi son projet d’opéra sur “La Ville Morte” de D’Annunzio, Jean et Marcel
Cruppi... En 1910, il refuse un concert à Londres (la mer à traverser!), à Saint-Pétersbourg (trop
de neige!), parle de la “Sarabande”, et ajoute: “De la jeune école, Ravel et moi, seuls, sommes
joués aux séances françaises de Munich. Voilà qui devrait réjouir Fauré; mais il a d’autres chiens à
fouetter!”. En [1913], longue lettre de 6 1/2 pp. sur son opéra “Orphée” qu’il doit faire représenter
à Saint-Pétersbourg: “Quand l’Hébé emporte vers la mer la tête et la lyre lumineuse d’Orphée, je
fais chanter un grand chœur au peuple émerveillé, mais chœur sans paroles: seulement à chaque
aboutissement, à chaque sommet des phrases musicales de ce chœur, arriveront étincelants, les
deux noms d’Orphée et d’Eurydice. Je crois que cela pourra faire très bien”. En 1925, belle lettre
après une exécution de la “Sarabande”, enfin admirée onze ans après sa création; il évoque la
genèse de l’œuvre et son élève Paul Cruppi: “J’ai retrouvé, au Taillan, la première ébauche du
thème initial que je lui avais montrée, pensant l’introduire dans quelque suite de Danses anciennes,
et, devant la portée, il avait fait une grande croix au crayon pour attirer mon regard vers cette idée
musicale et l’œuvre est née, et je l’aime, parce que c’est lui et parce que c’est moi”.
Joint
,
du même
: “Sarabande”. Manuscrit aut.s., s.d., 7 x 15 cm. Les 4 premières mesures de la
“Sarabande pour piano”, composée en hommage à Paul Cruppi. Probablement extr. d’un album
(traces de montage au verso). (8 pcs)
~ About Albéric Magnard ~
602 ROPARTZ, Guy
- Lettre et manuscrit aut.s., 4 1/2 pp. sur 4 ff., in-12. Bonne condition.
250/300
Bel ensemble relatif à son ami le compositeur français
Albéric Magnard
(1865-1914).
Lettre
,
corresp. non ident., Lanloup, 30/1/1947, 2 pp. sur 1 f., in-12: il lui envoie la “petite note” demandée
concernant ses souvenirs d’A. Magnard et énumère les oeuvres qu’il a fait jouer à Strasbourg
et à Nancy (“... le nom de Magnard a paru 27 fois sur mes programmes, 17 fois à Nancy en 19
années de concerts, 10 fois à Strasbourg en 10 ans de concerts”).
Manuscrit
, 2 1/2 pp. sur 3 ff.,
in-12: il raconte les circonstances de leur rencontre au Conservatoire, dans la classe d’harmonie
de Théodore Dubois et dresse son portrait psychologique: “Ceux qui n’ont pu que superficiellement
connaître cet être exceptionnel ignorent tout de sa vraie nature. Il leur est apparu hautain et distant
dans ses attitudes, sec et dur dans ses propos, alors que sa bonté, sa sensibilité, sa tendresse, son
enthousiasme étaient extrêmes (...)”. Il termine en déplorant le comportemant “’de nos théâtres et
de nos concerts qui négligent obstinément de faire connaître et de mettre à leur rang les oeuvres de
ce très grand musicien si parfaitement français”.
603 ROSSINI, Gioachino
- Stabat mater pour deux soprani, tenore et basso et choeur à quatre ou
cinq voix dédié à son Exc.e Mr. Emmanuel Fernandez Varela. 6588. Mainz, Schott frères, [1842],
folio, sewn, orig. green wrappers (some sm. tears), 109 pp. (some marginal waterstains, spotting
throughout).
200/250
Orchestral score of Rossini’s final work written late in his career after a period of inactivity of 12
years. Rossini (1792-1868) began the work in 1831 but did not complete it until 1841. Initially he
used his own librettos and compositions for a portion of the work and asked Giovanni Tadolini
(1789-1872) to complete it. However, under pressure of his publisher in Paris, Rossini finished the
work himself after 10 years replacing Tadolini’s work with music of his own. The first performance
in Paris (1842) became a great success. Mss notes on title.
1...,120,121,122,123,124,125,126,127,128,129 131,132,133,134,135,136,137,138,139,140,...432
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