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66

L

E

PREMIER

ATLAS DE

C

HINE

JAMAIS

PUBLIÉ

EN

E

UROPE

36. MARTINI

(Martino).

Novus atlas sinensis.

[Amsterdam, Jan Blaeu, 1655]. Grand in-folio, (8)-232-

xvi-44 pp., colette imprimée sur la dernière page du privilège, impression à deux colonnes

sur bifeuillets montés sur onglets, vélin ivoire à dos lisse et rabats, décor doré : sur le dos,

cloisonnement renfermant des roses et eurs de lis, et, sur sur les plats, double encadrement de

frise dorée entre deux avec rinceaux euronnés aux écoinçons et médaillon euronné au centre ;

vestiges de liens de toile verte, tranches dorées, plats tachés avec estampille ex-libris et essais de

plume, rousseurs parfois fortes, reports de couleurs sur les cartes, quelques planches avec faux

plis dont la carte générale affectée d’une déchirure marginale sans manque, quelques déchirures

marginales sans manques, marges du titre et du premier f. imprimé un peu frottées avec un

in me manque (

reliure de l’éditeur

).

8 000 / 10 000

É

DITION ORIGINALE

EN

FRANÇAIS

,

EN

TIRAGE

SÉPARÉ

.

Cet atlas de la Chine fut concurremment édité par Jan Blaeu en cinq langues : latin, français, allemand,

espagnol et néerlandais. Pour la version française, entre autres, il t faire deux tirages destinés l’un à

être diffusé séparément, l’autre à être vendu comme sixième volume de son atlas

Theatrum orbis terrarum.

Ces deux tirages présentent des titres gravés différents et une collation différente des feuillets de texte

imprimé, celui-ci ne se poursuivant pas au verso des planches dans les volumes du tirage séparé (Koeman,

n° 2:51, avec le frontispice n° 2:26B et la variante à collette imprimée de la

Summa privilegii

).

Le corps du texte est composé des descriptions particulière des 15 provinces de Chine ainsi que du Japon.

Il est précédé d’une importante préface de Martini sur la méthode et les sources qu’il a utilisées, et est

suivi de trois textes annexes : une nomenclature des villes de l’atlas avec leurs coordonnées géographiques

Catalogus longitudinem ac latitudinem

»), un supplément par le mathématicien et orientaliste Jacob Van Gool

(qui fut le professeur de Descartes), et, de Martini lui-même, l’excellente histoire de la conquête de la Chine

par les Mandchous dans la première moitié du XVII

e

siècle (

De Bello tartarico historia

), originellement parue

en 1654, ici augmentée d’une lettre inédite de Francisco Brancaro écrite de Shangaï.

I

LLUSTRATION GRAVÉE

SUR CUIVRE REHAUSSÉE DE COULEURS À

LA MAIN

.

Un titre-frontispice (rehaussé en outre de peinture dorée) et 17 cartes à double page hors texte, le tout monté

sur onglets. Avec une gravure sur bois dans le texte (p. 21). Les planches géographiques comprennent une

carte générale de l’Empire chinois, une carte des îles du Japon, et les cartes particulières des 15 provinces

chinoises :

Pecheli, sive Peking. – Xansi. – Xensi. – Xantung. – Honan. -Suchuen. – Huquang. – Kiangsi. – Nanking,

sive Kiangnan. – Chekiang. – Fokien. – Quantung. – Quangsi. -Queicheu. – Iunnan.

E

XCEPTIONNELLE

ÉVOCATION

DE

LA

CIVILISATION

CHINOISE

,

le

Novus atlas sinensis

représente une rupture

stylistique avec les atlas européens antérieurs : l’ornementation raf née des cartes se fait un peu plus

discrète mais plus documentaire, les titres et échelles étant placés dans des cartouches accompagnés de

portraits en costumes, d’animaux et de plantes des lieux concernés.

L

E

N

OVUS ATLAS

SINENSIS

RESTA

LA RÉFÉRENCE

PENDANT QUATRE

-

VINGT ANS

,

jusqu’à la publication par d’Anville de

son

Atlas de la Chine

(1737). L’Extrême Orient avait été simplement évoqué par Ptolémée, et, si Marco Polo en

avait donné des descriptions, il n’en avait laissé aucune carte. C’est au XVI

e

siècle que, grâce aux informations

des marchands portugais et des missionnaires jésuites, Ortelius put le premier insérer une carte de Chine

dans un atlas européen (1584). Celle-ci resta la référence pendant soixante ans, reprise par Lindschoten, de

Jode, Mercator ou Hondius, mais présentait de graves inexactitudes : cinq immenses lacs au centre, une côte

rectiligne, le Nord-Est imprécis avec une Corée insulaire.