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hier matin. L’empereur était parti la veille. Toute l’armée est en mouvement et probablement il y aura une grande affaire d’ici

à quelques jours [Friedland 7 jours plus tard] ; à moins que l’ennemi ne se retire comme on le craint. [...] Je crains que ma

lettre ne parte pas aujourd’hui parce que l’empereur est à 5 lieues d’ici et que les lettres ne peuvent partir que de l’endroit où

est Sa Majesté »...

12 juin

: « nous sommes au bivouac. Les deux armées sont en présence ; elles prennent position ; on fait des

manœuvres, des marches, des contremarches, et tout annonce une bataille prochaine ; peut-être sera-ce aujourd’hui, il est cinq

heures du matin. Les jours précédents il y a eu des combats dans lesquels nous avons toujours été victorieux. Le général Guyot

dont ton frère est aide de camp a été tué »...

Tilsit 21 juin

: « Nous sommes arrivés hier sur le Niémen en même temps que les

Russes. L’ennemi, après avoir passé ce fleuve, a brûlé le pont. Le soir il y a eu des pourparlers et tout annonce une suspension

d’armes. Il est probable que le Roi de Prusse auquel il ne reste plus rien maintenant viendra à Jubé, et qu’on fera la Paix.

L’Empereur n’a point nommé encore à la place de chirurgien consultant. M

r

Larrey désire beaucoup cette place, tu devineras

aisément le motif qui a engagé ses amis à faire annoncer dans les journaux que Sa Majesté la lui avait accordée »…

25 juin

:

« les deux Empereurs ont signé une armistice : aujourd’hui ils ont eu une entrevue dans une baraque qu’on a construit sur le

milieu du Niémen. On n’en connaît point encore le résultat, mais on augure bien pour une paix prochaine »...

29 juin

: « La

petite ville de Tilsit réunit les deux premiers empereurs du monde et le Roi de Prusse. Ces trois souverains travaillent au grand

œuvre de la paix ; mais tu penses bien que Napoléon est le maître ouvrier, le premier compagnon, celui qui, comme disent les

artisans, débite l’ouvrage »...

4 juillet

: « Tilsit est la ville des prodiges ; et ces prodiges, c’est notre Empereur qui les opère. En

moins de trois semaines il a battu les Russes et forcé leur Empereur à demander la paix. Cet Empereur de Russie a l’air franc et

loyal, et je trouve qu’il y a de la grandeur d’âme dans sa conduite. Il paraît, ainsi que le Roi de Prusse, rempli d’admiration pour

notre Empereur : mais qui n’en serait pas rempli en considérant tout ce qu’il a fait et ce qu’il fait chaque jour. […] L’Europe

va lui devoir la paix et la tranquillité dont elle a besoin et après laquelle elle soupire depuis longtems [...] La conduite franche

et loyale des deux Empereurs et le mode de négotiation qu’ils ont adopté, rendront cette conclusion facile et prompte. Le

prince Kourakin me pria le premier jour que je le vis de dire à l’empereur Napoléon, que la seule crainte que lui donnait son

indisposition était qu’elle ne l’empêchât de se livrer au travail dont son maître l’avait chargé et qu’elle n’apportât quelque retard

à la négotiation. Mais heureusement cette indisposition est assez légère pour permettre au prince Kourakin de travailler tous

les jours avec le Prince de Bénévent. [...] Je sors de chez le prince Kourakin ; il est le bon ami des Français et un des plus grands

admirateurs de notre héros. Il m’a dit que le Prince de Bénévent et lui ne rencontraient aucune difficulté »...

6 juillet

: «la Paix

est faite et sera proclamée dans trois ou quatre jours »...

On a joint aux lettres de Boyer 9 lettres de sa fille aînée Adélaïde (plus tard Mme Roux) à son cousin Vareliaud. À la suite

ont été reliées d’autres lettres et correspondances familiales, dont des lettres révolutionnaires de l’artilleur Joseph Barris, et

une belle correspondance d’une douzaine de lettre de Dom Raymond Despaulx (1726.1818), bénédictin et savant, directeur du

collège de Sorèze….

Double ex-libris du château de

L

aplagne

, et de la bibliothèque de M.

L

aplagne

-B

arris

.