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79

236.

BOURREAU

. P.S. « Gerard », 1

er

mars 1682 ; vélin oblong in-12.

80/100

Quittance du bourreau pour ses gages. « Je Executeur de la haute Justice confesse avoir receu [...] la somme de sept livres dix

sols » pour son service de février à raison de 6 sols par jour...

237.

Alexis BOYER

(Uzerche 1757-1833), chirurgien ; nommé

premier chirurgien de Napoléon (1804), il accompagna

l’Empereur durant les campagnes de Prusse et de Pologne

(1806-1807). 38 L.A.S. ou L.A., janvier 1806-juillet 1807, à son

neveu Antoine Vareliaud (Uzerche 1776-1840), chirurgien

à la Charité à Paris ; 63 pages in-4 ou in‑8, adresses avec

marques postales, notamment de la

Grande Armée

ou du

Service

du Cabinet de l’Empereur (qqs lettres avec manques

et réparations), montées grossièrement sur onglets ou

collées directement sur feuille, le tout relié à l’époque en un

volume in-4 demi-basane (rel. usagée).

3 000/3 500

Exceptionnelle correspondance écrite durant la Guerre

de la Quatrième coalition que Boyer mène aux côtés de

l’Empereur, et en particulier sur la bataille d’Eylau et la

paix de Tilsitt, mais également sur son travail de chirurgien

sur les champs de bataille.

Cette correspondance est écrite de Varsovie, Berlin, Osterode,

Oliva, Finckenstein, Morunghen, Tilsitt et Dresde, de janvier

1806 à juillet 1807. Nous ne pouvons en donner ici qu’un

aperçu ; ainsi, dans cette lettre écrite d’Osterode le 29 mars

1807, où Boyer raconte la bataille d’Eylau. Après la bataille

de Pultusk, où l’armée ennemie était presque entièrement

détruite, Napoléon fit prendre à ses troupes les quartiers

d’hiver, mais les Russes ayant attaqué, « l’empereur fit

marcher toute son armée vers la fin de janvier. Aussitôt que

l’ennemi en fut instruit, il commença sa retraite ; cependant

nous l’atteignîmes, et chaque jour depuis celui où nous le rencontrâmes, jusqu’à la

fameuse bataille d’Eylau, on se battit. Dans tous les combats, nous avons toujours eu l’avantage, soit du côté du

nombre des tués et des blessés, soit du côté des canons et des drapeaux pris. La Bataille d’Eylau, quoi qu’elle n’ait pas été décisive

et qu’elle nous ait coûté beaucoup de monde, n’en sera pas moins un monument éternel du génie militaire de notre Empereur

et de la valeur de nos soldats. Comment en effet ne regarderait-on pas comme glorieuse une bataille dans laquelle malgré le

nombre double des Russes, l’avantage de leur position et une attaque inattendue, nous avons perdu beaucoup moins de monde

qu’eux, nous leur avons pris des drapeaux et des canons, et nous sommes restés maitres du champ de bataille. L’empereur me

dit, le lendemain de cette bataille, que si la neige lui eut permis d’observer et de voir le mouvement de ses colonnes, et que le

corps d’armée du maréchal Ney fut arrivé à temps, il aurait pris la moitié de l’armée Russe. Accoutumée à vaincre aisément et

à faire vingt ou trente mille prisonniers dans une bataille, notre armée fut étourdie de la résistance des Russes et il en résulta

même un peu de découragement [...] Une des causes qui a le plus contribué à ce découragement momentané, c’est la pénurie de

subsistances. La marche rapide de l’armée et les mauvais chemins n’ont pas permis de faire arriver les vivres, en sorte que nos

soldats ont vécu de ce qu’ils trouvaient chez les paysans et notamment de pommes de terre. Aussi ont-ils donné à la bataille

d’Eylau le nom de

Niema Cleba

, parce que

Cleba

en polonais signifie pain et

Niema

, il n’y en a point. On m’avait tant étourdi

des fatigues et des horreurs de la guerre que je les ai trouvées beaucoup au dessous de l’idée que je m’en étais formée, du moins

par rapport à moi et à tous ceux qui, comme moi, ne sont pas militaires. En effet, on ne se fatigue pas beaucoup à voyager dans

une voiture bien suspendue, bien formée et bien approvisionnée ; et il est vrai qu’on n’a pas toujours un bon lit, mais personne

n’est moins difficile pour le coucher que moi. À l’égard des horreurs, je ne vois pas grande différence entre un champ de bataille

et un amphithéâtre d’anatomie ; aussi je puis dire, sans affecter une dureté de cœur que je n’ai point, que j’ai parcouru tous les

champs de bataille sans éprouver aucune émotion par la vue des corps dont ils étaient couverts. Je trouvais toujours au contraire,

qu’il n’y en avait jamais assez, s’entend des corps des Russes »…

Après une série de batailles qui se termine par Friedland, les pourparlers s’engagent (7 lettres écrites de Finkenstein et

Morunghen, et 10 lettres de Tilsitt entre mai et juillet 1807).

Finkenstein 13 mai 1807

: « Hier, un des personnages les plus

marquants de l’armée russe, le prince ou le comte de Labanoff est venu en mission auprès de notre Empereur qui l’a fait dîner

avec lui, et je sais de bonne part que le grand Napoléon a bu à la santé de l’Empereur Alexandre et des braves qui composent

son armée, et que M

r

de Labanoff a bu de la part de son maître à la santé de l’Empereur Napoléon. Tu juges aisément de la

joie que ces symptômes précurseurs de la paix causent à tous les Français qui sont sur la rive gauche du Niémen, et à moi en

particulier »...

2 juin

: « l’empereur étant allé à Dantzig depuis trois jours, je ne peux pas me servir de la voie du courrier du

cabinet pour te faire parvenir mes lettres [...] Je suis resté à Finckenstein avec M

r

Talleyrand, le général Savary, M

r

Tascher

cousin de l’Impératrice »…

5 juin

: « L’empereur revint avant hier au soir de Dantzig en bonne santé. Cette ville en sera quitte

pour 15 millions. M

r

le Maréchal Lefebvre qui en a fait le siège a reçu une récompense digne de notre auguste monarque. Sa

Majesté l’a nommé Duc de Dantzig, avec une pension de 100 mille francs »...

Morunghen 8 juin

: « je suis parti de Finckenstein

… /…