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85

254. [

Claude-François CHAUVEAU-LAGARDE

].

Dominique-André LE MASSON DE RANCÉ

(né vers 1788).

29 L.A.S. et 4 P.A.S., prisons de Bicêtre, Gentilly, Sainte-Pélagie 1808-1809 et bagne de Brest 1815-1816, à Claude-

François Chauveau-Lagarde, avocat au Conseil d’État (5 aux commissionnaires Menel, à la Maison Blanche

près Paris, ou Casquette, à Sainte-Pélagie), et 7 lettres ou pièces à lui relatives, dont un manuscrit autographe de

Chauveau-Lagarde ; environ 90 pages formats divers, nombreuses adresses (une pièce déchirée).

400/500

Correspondance d’un forçat, fils d’un conseiller à la Chambre des comptes de Nancy, conseiller au Parlement

de Lorraine. Condamné à huit ans de fers pour avoir, encore mineur (19 ans), porté la croix de la Légion d’honneur sans y

avoir droit, et touché des appointements de capitaine des chasseurs de la Garde, sans en avoir la qualité, Le Masson de Rancé

crie sa détresse à son avocat. Sa première lettre, du 5 décembre 1808, annonce que sa mère est partie pour l’Espagne, aussitôt

après sa condamnation, dans l’espoir de joindre l’Empereur et faire commuer sa peine. Quelques jours plus tard commencent

les demandes de secours, avec allusion aux conditions de détention indignes ; il fait des reconnaissances de dette pour sa

mère, ou à présenter au sénateur Jacqueminot, et espère en la protection du Grand-Juge Régnier, ou de Mme Lévi, très bien

considérée par l’Impératrice... Le 18 avril 1809, son départ étant imminent, il charge le commissionnaire Menel de lui acheter

un capuchon en toile cirée, « un coco en forme de tasse, pour boire », et de lui faire faire par un sellier « une ceinture de cuire

propre à suspendre mes fers, & un coussin pour mettre sous moi, étant dans la charrette »... Dès le lendemain il croit perdre la

tête, d’espérer sa grâce, et le surlendemain, presse son avocat de faire savoir la bonne nouvelle à la Préfecture : sans cela, « je

courrerai les risques de partir avec la chaîne prochaine »... Le 1

er

mai il est transféré à Sainte-Pélagie, où il se retrouve avec « le

général Mallet prisonnier d’Etat, et d’autres prisonniers distingués » ; il voudrait du travail de copiste ; Mme d’Hauteroche

confirmera sa position affreuse... Le 22 octobre 1809 il se repent d’avoir trompé la confiance de l’avocat qui lui sert de « second

père », mais il est « confondu avec les plus vils scélérats » et voudrait être transféré à la Force... Il reprend la plume le 1

er

mai

1815, « immatriculé au Bagne de Brest sous le n° 11,574 », pour rappeler les circonstances de sa condamnation ; il espère être

délivré du « brevet d’infamie » à l’époque du mariage du duc de Berry. Un certificat du sous-commissaire de Marine, « préposé

à la police et à l’administration des chiourmes » de Cherbourg, du 15 décembre 1815, atteste les mérites et le cœur vertueux du

condamné... Le 24 mai 1816, Rancé supplie l’avocat d’obtenir la grâce d’« effacer la tache imprimée à mon nom » : « Cézar ne

refusa jamais rien à l’éloquence de Cicéron »...

Une supplique autographe de Chauveau-Lagarde à Louis XVIII (6 p.), au nom du condamné, expose la passion amoureuse

et l’inconscience qui l’amenèrent au crime durement expié, et prie le Roi d’accorder « ou des lettres de grace ou des lettres de

rémission, ou des lettres d’abolition ; Et V. maj. fera justice »...

255. [

Claude-François

CHAUVEAU-LAGARDE

.

Jean LANNES, duc de Montebello

(1769-1809) maréchal

d’Empire]. Environ 30 lettres ou pièces, à lui adressées ou le concernant, 1808-1811 ; plus de 35 pages formats

divers.

300/400

Dossier sur le majorat du maréchal Lannes, provenant des archives de Chauveau-Lagarde, avocat au Conseil d’État,

et relatif à l’obtention de l’acte de constitution des biens sur le duché de Varsovie, en Westphalie et en Hanovre, affectés

du majorat du duc de Montebello. Lannes ayant succombé aux blessures reçues à Essling, la majeure partie des documents

concerne ses héritiers, et son beau-père, François-Scholastique Guéheneuc, prend une part active dans les démarches.

Instructions d’Étienne Pasquier, procureur général du Conseil du Sceau des titres, à Lannes, pour la procédure à suivre

(1808). Expédition de la procuration donnée par Lannes à Chauveau-Lagarde, avec lettre d’envoi de M

e

Peaulejeune (1808).

Correspondance du secrétaire général du Conseil du Sceau Dudon, au maréchal et à l’avocat, concernant la dotation du majorat

et l’acceptation des conditions (1808). Envois de fonds, de pièces justificatives et d’instructions par Guéheneuc après le décès de

Lannes (1809). Minutes des suppliques de l’avocat adressées à l’Archichancelier Cambacérès au nom de la veuve et des enfants,

afin d’obtenir l’acte de constitution des biens du feu maréchal et la délivrance de lettres patentes conférant des titres de duc,

comte ou baron aux fils (1810). Etc.

256. [

Claude-François

CHAUVEAU-LAGARDE

.

André MASSENA, duc de Rivoli, prince d’Essling

(1758-

1817) maréchal d’Empire]. 22 lettres ou pièces à lui relatives, la plupart autographes de Claude-François Chauveau-

Lagarde, dont une P.S. de Massena, 1808-1813 ; environ 33 pages formats divers.

500/600

Dossier sur le majorat deMassena, provenant des archives de son avocat Chauveau-Lagarde. Procuration dumaréchal

en vue de l’obtention de l’acte de constitution des biens affectés à son majorat (1808). Explications de Chauveau-Lagarde

concernant la stricte affectation des biens conférés par l’Empereur : « il n’y a que celui qui herite du titre qui recueille les biens »

(1809). Demande du maréchal d’obtenir les nouvelles lettres patentes que S.M. lui accorde pour le titre de prince d’Essling

(1809). Échange entre l’avocat et la maréchale (1809). Minutes des suppliques de l’avocat à l’Archichancelier Cambacérès, au

nom de Massena, pour obtenir les lettres patentes et l’acte de constitution d’une partie des biens affectés au majorat attachés

à son titre de duc. Lettres du baron Pasquier, puis du baron Dudon, procureur général du Conseil du Sceau, au maréchal, à

propos de l’investiture des biens en Pologne et des actions sur les canaux du Loing et du Midi concédés par S.M. (1809-1811).

Notes de l’avocat sur les rentes de son client, ses propres déboursés, etc.