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191.
Joseph ROUMANILLE
. 11 manuscrits autographes, [vers 1852-1859] ; 16 pages in-8, la plupart au dos de
feuillets d’adresse de lettres à lui adressées ou de faire-parts, prospectus, etc.
400/500
Traductions en français de ses courtes nouvelles ou anecdotes provençales :
Les Pigeons
,
Les deux Séraphins
(1848),
Deux
boutons de rose
,
L’heureuse rencontre
,
La vache
(1852),
Les diables
,
Les tenanciers
(1852),
Un des douze
(1852),
Au temps des
vendanges
,
Et qu’as-tu pour pleurer
, et
La glaneuse
.
On joint 4 L.A.S. à divers, Avignon 1854-1886 (9 pages formats divers).
17 juin 1854
, charmante lettre en vers, en provençal,
à une dame ;
21 septembre 1857
, en français, à un « Docteur et poëte » auquel il envoie son dernier ouvrage,
La Campano
... ;
5
août 1874
, en provençal à Roger du Demaine, au sujet de ses
Oubreto
... ;
[1886]
, en français mêlé de provençal, à Maurice Faure,
le félicitant pour ses écrits et poèmes ; plus une carte de visite avec quatrain en provençal, et une copie des
Anciens statuts de
lieux publics de débauche d’Avignon
,
attribués à la Reine Jeanne
...
192.
Joseph ROUMANILLE
. 15 L.A.S.,Avignon 1881-1889, à son ami le félibre Célestin Sénès dit La Since, à Toulon ;
50 pages in-12 ou in-8 (fentes à 2 lettres) ; en provençal et en français.
800/1 000
Belle correspondance amicale et littéraire au félibre La Since (1827-1907), auteur de
Scènes de la vie provençale
dans
l’
Armana Prouvençau
, et à qui Mistral remit la Cigale d’or pour le prix de la prose provençale aux
Jo Flourau dou Felibrige
à
la Santo-Estello de 1885 à Hyères.
10 juillet 1881
, au sujet de leur collaboration à l’
Armana Prouvençau
et au
Franc-Prouvençau
…
18 juillet 1882
, au sujet
du choléra qui sévit à Toulon : ils sont très inquiets et attendent de leurs nouvelles…
13 novembre 1882
, rappelant qu’il a
dit des vers au cercle Artistique de Marseille le 17 août avec Mistral, Gras, Lavan et Aubanel…
22 janvier 1883
, amusante
lettre fantaisiste signée « Josefe Etienne », ornée d’une vignette colorée, dans une orthographe catastrophique.
[Fin 1883]
.
Intéressante lettre sur des questions lexicales et linguistiques, notamment au sujet du mot provençal
Moco
, et parlant de
Mistral « qui fait un admirable dictionnaire […] Parlait-on, autrefois, une langue “
franque
” sur le littoral méditerranéen ? » Il
argumente sur cette question, et annonce la parution en couverture de
l’Armana 84
d’une superbe annonce pour une édition de
Mireille
illustrée : « éditeur
princeps
du chef d’œuvre (1859), j’ai eu à cœur […] de ne pas me charger de cinq ou six exemplaires,
mais d’un bien plus grand nombre… noblesse oblige ». Il encourage La Since à trouver des souscripteurs. « Les
Contes
vont
comme sur des roulettes (
l’Armana
aussi), le tirage des
Contes
sera sans doute insuffisant »… Il donne des nouvelles de sa fille
malade, qui se remet et va de mieux en mieux ; il les attend à Avignon…
Avignon 30 mai 1884
. Il le remercie vivement pour
les moments passés ensemble, auxquels il pense sans cesse depuis son départ de Toulon : « Vous avez été bien bons pour moi,
tous, et j’en ai été vraiment touché. Me voici réattablé à la boutique, pauvre bête de somme. Cette escapade m’a délassé, radouci
et rasséréné. Depuis que je suis parti je ne rêve que de vous, bons amis […] du sel de vos conversations et du poivre de vos
boui-abaisso
». Sur les succès de Mistral : « Mistral, le Capoulié, va de triomphe en triomphe. Je le crois rassasié d’honneurs,
il va nous revenir tout chargé de couronnes. Nous avons bien notre part de ces rayons de gloire, et la chère Mare Provençale se
tressaille d’allégresse, resplendissante et heureuse, quoi qu’en dise Buloz »…
9 septembre 1885
. Il s’excuse d’avoir tant tardé à
lui écrire : « c’est que ce polisson
d’Armana
me préoccupe et m’occupe plus que jamais. Croyez bien que ce n’est pas une petite
affaire ». Bonne nouvelles de Toulon : Poncy lui a envoyé pour l’Armana 1886 des stances « qui valent leur pesant d’or »…
Jour
de l’Ascension 1885
. Amusante lettre truffée d’erreurs d’orthographe volontaires, où il tente de convaincre La Since de venir
participer à la prochaine fête des Félibres
… 7 janvier 1886
. Amusante lettre en vers, où il envoie ses vœux et ses remerciements
enthousiastes pour un envoi d’anchois :
« Tes anchois… Oh ! que je les aime !
Ils étaient l’objet de mes vœux.
Je vais faire durcir des œufs
J’ai, grâce à Dieu, de la bonne huile
Tout ce qu’il nous faut ; sois tranquille »… Etc.
194.
Paul Roux dit SAINT-POL-ROUX
(1861-1940). Manuscrit autographe signé,
Autour du miracle de 1886
;
3 pages petit in-4, avec ratures et corrections.
1 000/1 200
Très beau texte sur le symbolisme et la poésie.
« Il y a cinquante ans, éveillés par des maîtres tels que Baudelaire,Mallarmé, l’Isle-Adam,Verlaine,Arthur Rimbaud, quelques
jeunes écrivains s’assemblèrent pour frapper d’ostracisme la Mémoire chère à leurs prédécesseurs classiques, romantiques,
parnassiens, et hisser sur le pavois l’Imagination.
La Mémoire c’est les autres, l’Imagination c’est nous.
Moins à ses débuts qu’à travers ses métamorphoses diverses, surréalisme inclus, le Symbolisme tente le “saut brusque”,
son évolution se cabrant parfois en mutation, mais tout s’y passe encore entre la mémoire, force morte, et l’imagination, force
vive. […]
Le Symbolisme accuse une naissance plutôt qu’une renaissance.
Le poète véritable est un commencement, son œuvre cristallisant une victoire de l’imagination sur la mémoire […]
Le Symbolisme eut ses trois “monstres merveilleux” qui s’entrevauchaient dans leur enchantée course à la Vie Neuve. Paul
Verlaine,Arthur Rimbaud, ainsi se nommaient deux d’entre eux ; le troisième fut davantage un dieu très pur qui vint s’épanouir
un jour prédestiné sans être reconnu ni compris de personne : Stéphane Mallarmé. Trinité radieuse de 1886 où chacun d’eux
figure tour à tour le père, le fils, l’esprit – jusqu’à ne faire ensemble qu’
un
au tabernacle enfin de notre admiration »…