183
A
U
TEMPS
DE
L
OUIS
XVI
ET
M
ARIE
-A
NTOINETTE
319
317
317.
Charles-Geneviève de B
EAUMONT
, chevalier d’ÉON
(1728-1810) officier de Dragons, agent secret et aventurier,
travesti en femme.
Lettre autographe, Londres 3 juillet 1777, au baron de C
ASTILLE
; 1 page in-4 (mouillure, bord inférieur légèrement
rongé sans toucher le texte).
600/800
S
PIRITUELLE
LETTRE
JOUANT
SUR
LE MYSTÈRE
DE
SON
SEXE
.
« Le Chevalier ou la Chevaliere comme on voudra, a l’honneur de remercier Monsieur le Baron de Castille de la peine qu’il a bien
voulu prendre. Il lui renvoye la lettre de M
r
Horace W
ALPOLE
, et il sera très flaté de recevoir chez lui M
r
le Baron samedi prochain.
Il ne l’invite pas à venir prendre de l’eau chaude, avec un petit morceau de sucre, ce traitement Anglois est trop magnifique, il
attend qu’il soit devenu Milady pour en faire la depense. Il est très fâché de voir dans les gazettes le mauvais état de la santé du
Prince de M
ASSERAN
»… Il transmet ses compliments au « bon & doux » chevalier d’Escarano : « S’il veut en partant me faire present
de sa douceur, je lui donnerai en retour mon habit & mon Esprit de Dragons »…
O
N
JOINT
une lettre signée « Le ch
er
D’Eon », Londres 1
er
septembre 1763, à M. de G
RENVILLE
(1 page in-4). Il lui envoie la liste
des effets du comte de G
UERCHY
, qui viennent d’arriver en Angleterre et qu’il souhaite pouvoir récupérer ; il le prie « de vouloir
bien faire donner les ordres nécessaires à la douane pour l’entrée »…
318.
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse
d’ARTOIS
(1756-1805) fille du Roi de Sardaigne Victor-Amédée III, épouse
(1773) du comte d’Artois, le futur Charles X.
Lettre autographe signée « Marie », 12 octobre 1777, [à la marquise d’U
SSON
] ; 1 page petit in-4.
300/400
Elle est charmée du rétablissement de la santé de sa fille : « jespere que le petit mouvement de fiefre, qui lui restoit, serat cessé.
Jai reçus votre lettre à Choissy, comme nous partiont, cela fait, que je n’ai pue, vous y repondre toute suite […] je vous prie, de
dire, bien des chosse, a Clotilde, je l’embrasse, de tout mon cœur »… R
ARE
.
Vente 10 février 1877
(Gabriel Charavay, n° 146).
319.
MARIE-CLOTILDE DE FRANCE
(1759-1802) Reine de S
ARDAIGNE
; petite-fille de Louis XV, fille du Dauphin
Louis, sœur de Louis XVI, « Madame Clotilde » épouse en 1775 le futur Roi de Sardaigne Charles-Emmanuel IV de
Savoie (1751-1819) ; d’une grande piété, elle a été déclarée en 1808 Vénérable de l’Église catholique.
Lettre autographe signée « Marie Clotilde », Moncallier [Moncalieri] 16 juillet 1779, à la marquise d’U
SSON
, au
château de Reverseaux ; 2 pages in-4, adresse avec cachet de cire rouge aux armes.
500/600
Elle la remercie de l’intérêt amical pris à son rétablissement de la rougeole : « Je n’ai pas eu d’occasion, d’executer l’ordre que vous
m’aviez donné, de me bien soigner pour les suittes de cette maladie car elle ne m’en a laissé aucune, […] je me porte infiniment
mieux depuis cette maladie, que je ne me portois quelques temps auparavant ». Elle est fâchée de savoir la marquise « toujours si
incommodée, je n’ai pas été peu éttonée de vous scavoir le 17 de Juin au coin de votre feu, nous avons eu aussi alors des journées
froides, mais pas assez pour allumer du feu. La chaleur jusqu’aprésent n’est pas des plus violentes, et nous avons souvent, ou des
orages, ou du vent, qui rafraichit beaucoup le temps. Je vous prie de bien remercier, ma petite Clotilde, de la sensibilité qu’elle a
marqué au sujet de ma maladie, de l’embrasser, et de l’assurer que je suis enchantée de son bon petit cœur. Il me paroît que de vos
deux jumeaux Philippe est le plus fort, cela va tres bien, car la force convient mieux a un homme et Elisabeth aura pour partage,
les agréments de corps et d’esprit »…