62
164.
Charles-Louis PHILIPPE
(1874-1909). L.A.S., 27 juillet 1909, à Édouard
D
ucoté
; 1 page in-8.
150/200
Il lui demande de lui envoyer au plus tôt sa cotisation pour la publication du livre de son ami Lucien
J
ean
(mort de tuberculose
l’année précédente) : « Nous devons remettre prochainement le montant de la souscription. Le livre paraîtra au Mercure. On m’a
dit que vous deviez partir au Japon. Je vous envoie tous mes souhaits et j’espère que vous nous ferez assister, dans un beau livre,
à votre voyage. »… [Le recueil posthume de nouvelles de Lucien Jean,
Parmi les hommes,
parut effectivement au Mercure en 1910,
après la mort de Charles-Louis Philippe.]
O
n
joint
une L.A.S. de Lucien
J
ean
(1870-1908), 23 décembre, à Pierre de Querlon (1 p. petit in-8), au sujet de sa collaboration
à
l’Ermitage
: « j’ai peu de liberté pour travailler (ce qui m’est pénible !). Enfin j’ai achevé quelques pages que je vous adresse. Si
elles vous plaisent, je vous en offrirai quelques autres pour un numéro ultérieur »… (au dos, note de P. de Querlon transmettant
la lettre et le manuscrit à Ducoté, et indiquant qu’il a envoyé les épreuves à Gide, Miomandre, Davray…).
165.
POÉSIE LATINE
.
Jacques-François de MAUSSAC
.
M
anuscrit
autographe,
Remarques sur les plus beaux
endroits de Virgile, Horace, Perse, Juvénal, Térence et Phèdre
. Avec un abbregé de la vie de ces Poëtes
, 1703 ; un
volume in-8 de 238 pages ch., reliure de l’époque plein veau brun, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés (reliure
épidermée, coiffes et coins usés).
150/200
Joli manuscrit bilingue en latin et français, suivi de quelques pages en vers, non chiffrées, par Félix de
M
aussac
,
arrière-petit-
neveu de l’auteur. Le titre est inscrit dans un bel encadrement gravé de L. Gaultier. L’auteur est probablement parent (fils ?)
de Philippe de
M
aussac
, conseiller au Parlement de Toulouse (1590-1650), auteur de plusieurs commentaires sur des textes
classiques. Le volume porte l’ex-libris gravé de Jacques François de Maussac, prieur de Laurens en Rouergue.
166.
Marguerite Eymery, dite
RACHILDE
(1860-1953) romancière et journaliste, elle épousa Alfred Vallette, le
directeur du
Mercure de France
.
M
anuscrit
autographe signé,
Avant-propos
, 1934 ; 2 pages et demie in-8. 200/250
Manuscrit de
l’Avant-propos du roman
Mon étrange plaisir
(Paris, Baudinière, 1934), avec quelques ratures et corrections.
« L’histoire que je raconte dans ce livre n’est pas un roman. Ce n’est pas non plus une vie romancée car je n’ai voulu rien ajouter
de trop précis à l’aventure sensuellement poétique ». [Le livre témoigne de la passion brûlante de Rachilde pour le jeune Joan
Nicolaï
N
icolesco
, un danseur roumain connu à la scène sous le nom de Nel Haroun qui vivait plutôt des largesses de vieilles
dames affolées par sa beauté que par ses exhibitions dénudées.
Mon étrange plaisir
serait l’autobiographie de Nel Haroun publiée
par commodité sous le nom de Rachilde qui aurait recueilli ses confidences.] « Comme ondulerait en un miroir d’eau, se formant,
se déformant, se reformant, une curieuse silhouette de jeune garçon, le héros se penche sur son adolescence pour se revoir, peut-
être de nouveau attiré par le vertige de sa seule passion : la danse. […] C’est la légende d’une vocation, l’explication plus ou moins
rythmée du geste éternel, mystérieux, nostalgique, de la ronde des astres. […] Qu’importe les idées et les actes d’un homme ! Les
aveux d’un enfant nous font déjà tout prévoir et je ne connais rien de plus purement pervers que ce récit d’un adolescent qui
s’ignore… tout en tournant autour de lui-même. Naïveté du cœur et ruse du fauve humain essayant de dissimuler ce cœur, trop
simple, devant l’instinct de la force, de tous les mauvais instincts de l’homme lâché en pleine liberté »… Etc.
167.
Jehan RICTUS
(1867-1933). L.A.S., Paris 22 novembre 1931, à un ami ; 2 pages in-8.
100/120
Il reporte un rendez-vous, puis évoque un projet de voyage en Égypte : « Des amis du Caire à qui j’avais écrit m’ont expliqué que
le coût de la vie était si onéreux en Égypte que je n’avais guère chance d’en rapporter, en 3 ou 4 mois de travail, les 20 ou 30.000
frs que je me proposais d’y gagner. Alors, si telle est la situation, inutile de me déranger pour faire un pareil voyage »... Il n’y a
pas eu de suite à sa demande auprès de Jean
V
ignaud
pour le recommander à la personne qui choisit les dessins au
Petit Parisien
:
« Ca me ferait une corde de plus à mon arc que donner de temps à autre un dessin d’actualité humouristique au
Petit Parisien
»...
168.
Rainer Maria RILKE
(1875-1926).
M
anuscrit
autographe signé,
Préface à Mizu de Balthazar Klossowski
,
1920 ; cahier petit in-8 carré (16,5 x 14,5 cm) formé de 6 feuillets doubles de papier vergé, soit 2 ff. de dédicace et
titre, 17 pages de texte et 1 f. de lieu et date.
8 000/10 000
B
eau manuscrit
de
la
préface
de
R
ilke
pour
M
itsou
du
jeune
B
althus
.
Mitsou
est le premier livre illustré par Balthus, alors âgé de douze ans. Rilke, amant de la mère du jeune artiste, Baladine
Klossowski, fut le premier à découvrir et encourager le talent du jeune Balthasar Klossowski, alors surnommé Baltusz (Balthuz
dans notre manuscrit), qui raconta en quarante images l’histoire d’un chat qu’il avait trouvé et qui un jour disparut. C’est grâce à
Rilke, et sous sa supervision, que fut publié à Erlenbach-Zürich et Leipzig, chez Rotapfel-Verlag, en 1920, ce premier recueil de
dessins du jeune artiste, pour lequel il écrivit en français la préface. Balthus dira plus tard : « Personne ne peut comprendre ce que
représentent ces premiers dessins pour moi. Seul Rilke l’avait pressenti ».
Le manuscrit est soigneusement rédigé et mis en pages, sans rature, de la belle écriture de Rilke. Sur la première page, Rilke a
inscrit la dédicace : « L’auteur dédie cette copie de son petit manuscrit respectueusement à Madame de Waard – en souvenir du
parallelisme tant heureux que fatal, des événements ». [Helene Louise Engelbertan, dite Bee
de
W
aard
, née en 1875, était une
peintre hollandaise, amie de Rilke.] Suit la page de titre, puis le texte, daté en fin : « Écrit pour introduire
Mizu
, au château de
Berg-am-Irchel, ce 26 novembre 1920 ».
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