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74

176.

Laure SURVILLE

(1800-1871) femme de lettres, sœur d’Honoré de Balzac. 2 L.A.S., 1865-1866,, à M. et Mme

T

reitt

 ; 1 et 4 pages in-12 (la 2

e

deuil).

150/200

15 août [1865].

Elle transmet à Treitt une lettre de son épouse. « Je suis si heureuse d’être encore comptée pour quelque chose

par mes amis, que j’en suis toute reconnaissante ». Ses enfants sont partis pour Villemétrie...

Bellevue 20 août 1866

, remerciant des

condoléances lors du décès de son mari ; ses amis l’entourent : « Quels amis ! Ces chers liens ne doivent-ils pas rattacher à la vie ?

[...] J’espère retrouver le courage et la résignation qu’il me faut pour ne pas trop attrister mes amis, pour ne pas affliger la vie de

mes enfants et leur laisser des souvenirs trop douloureux du temps qui me reste à passer avec eux. Il faudra refouler mon chagrin

au fond de mon âme », après « l’affection qui depuis 46 ans nous liait mon mari et moi »... Elle parle de sa fille Sophie…

O

n

joint

2 L.A.S. de sa fille Sophie

S

urville

à son amie Anna (1846, contant notamment un séjour à Frapesle chez Zulma Carraud) ; plus

une lettre d’une Laure (Saumur 2 février 1871) donnant des nouvelles de la famille Surville.

177.

Rabindranath TAGORE

(1861-1941).

P

hotographie

avec signature autographe ; 21 x 15,5 cm sur carte 26 x 20 cm

(petits défauts).

400/500

Portrait en buste, de trois quarts, de Tagore, signé sur la bande inférieure du carton : « Rabindranath Tagore » ; signé également

et dédicacé à Jean Loisy par le photographe Pierre

A

uradon

.

178.

Albert THIBAUDET

(1874-1936) essayiste et critique littéraire.

M

anuscrit

autographe, [

La Guerre

] ; 247 pages

petit in-4 (plusieurs écrites au dos de ff imprimés ou ronéotypés).

1 000/1 500

M

anuscrit

complet

sur

la guerre de

14-18,

d

fut

extrait

P

anurge à

la

guerre

, publié à titre posthume le 18 mai 1940, chez

Gallimard. L’ensemble paraît être

inédit

.

Le manuscrit présente des ratures, suppressions, additions et corrections ;

Panurge à la guerre

en occupe les pages 30 à 81, qui

ont servi pour l’impression. Ce récit est né des années passées dans les troupes territoriales, où l’auteur s’est « lié particulièrement

avec une sorte de frère Yves que j’appellerai Panurge. Je pourrais aussi bien le nommer Renart, puisqu’il tint dans le bestiaire de

l’épisode la place du châtelain de Maupertuis, du débrouillard et du malin à valeur capitale dans la vie de campagne »...

Le manuscrit intégral se compose de deux livres. Le premier, non numéroté, est intitulé :

Saint-Martin

 ; le second :

Le Nil éternel

.

Thibaudet y développe des réflexions sur la vie de Panurge au fond des tranchées dans la Somme, et sur la vie au front… Citons le

début du Livre II : « Les Poilus… Un peuple de cinq millions d’hommes s’est pendant ces quatre ans, sur le

vallon

qui s’étend de la

mer au Jura, créé, constitué, adapté : coupe nouvelle, sur la destinée ; vague analogue à celle qui jeta au désert du temps d’Athanase

les fondateurs de la vie érémitique. Mais ici précipités par le dehors et non par les voix du dedans ; contraints et forcés, placés par

une sommation de l’histoire en face d’un nouveau monde humain. Cette ligne dans l’espace, si brève sur le globe comme ligne,

mesurée par le calcul, d’un arc de méridien, cette coupe géologique de la longue tranchée continue, accompagnent ou figurent des

lignes des coupes, des tranchées infiniment vastes dans la durée ; elles convoquent ici une sorte de totalité historique qui ramasse

pour l’homme à la façon d’une suite de salles dans un musée, toutes les formes de la tension, de la lutte, de la mort depuis celles

de l’âge de pierre jusqu’à la chimie qui avaient rêvé, pour les batailles entre deux créations planétaires, l’imagination de Wells »...

179.

Albert THIBAUDET

.

M

anuscrit

autographe, [

Socrate

] ; plus de 452 pages petit in-4 (paginé 1-452, avec plusieurs

pages non chiffrées).

1 000/1 500

É

tude magistrale

sur

le

fondateur de

la

philosophie occidentale

, restée inédite jusqu’en 2008, lorsqu’une édition fut procurée

par les soins de Floyd Gray (CNRS éditions).

Le manuscrit, mis au net, présente cependant des ratures, corrections et additions, avec des passages biffés, et des notes

bibliographiques en bas de pages. Après une longue introduction (p. 1-72), il comprend les chapitres suivants : I « L’Athénien »

(73-117), « Le Polémiste » (118-148), « La Critique » (149-179), « La genèse de la Logique » (180-201), « La Philosophie du Concept »

(202-233), « Les deux Ordres » (234-243), « La Plastique de la Pensée » (244-266), « Le Dialogue » (267-294), « La Vie intérieure »

(295-334), « Être ou Paraître » (335-356), « La Religion de Socrate » (357-379), « La Pensée politique de Socrate » (381-415), « Les

deux Générations » (416-428), « Les Ennemis de Socrate » (429-437), « Le Mort héroïsé » (438-452).

Thibaudet entreprend de reconstruire la pensée de Socrate, que l’on ne connaît que par les écrits des autres ; il suit les fluctuations

de la critique, notamment des sources antiques (Aristophane, Xénophon, Platon, etc.). Citons la présentation de l’édition en

2008. « Un manuscrit que l’on croyait perdu, l’œuvre magistrale de toute une vie, le portrait d’un Socrate humain, spontané et

passionné qui, entouré des bruits de la Cité, inaugure un nouveau genre de vie : le grand texte inédit d’Albert Thibaudet sur le

père fondateur de la philosophie occidentale bouscule bien des idées reçues. Thibaudet nous propose un Socrate qui lui ressemble

beaucoup, nullement dogmatique, familier et savant. Ce qui le retient, c’est la parole d’un Socrate immédiat et changeant qui

se réalise dans un constant échange vivant. Une étude passionnante qui, au-delà de la quête du “Socrate réel”, vaut par les vues

d’ensemble portées sur la philosophie – des présocratiques à Bergson –, par les parallèles établis entre Socrate et Euripide, entre

les tragiques et les politiques, entre la philosophie et la sculpture grecques, entre l’Ulysse d’Homère et le Socrate de Platon. En ce

sens, Thibaudet s’inscrit dans “la marche normale de l’induction socratique qui, écrit-il, est de constater des similitudes, d’aller

du semblable au semblable” ».

O

n

joint

un ensemble de notes et brouillons (environ 200 pages formats divers) ; plus un autre manuscrit autographe sur

l’histoire de la philosophie : « Lorsque Thalès en faisant de l’eau la réalité primordiale pose le premier d’une façon philosophique

le problème de l’être, l’état d’esprit dans lequel il se plaçait correspond-il à une tendance métaphysique ou à une tendance

positiviste ? »… (56 p. petit in-4).