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76

180.

Albert THIBAUDET

. Fragments de manuscrits autographes, et 7 L.A.S.

à lui adressées

 ;

50 pages in-8 autographes,

et 40 pages formats divers.

250/300

Fragments poétiques paginés 239-246 (

Images

,

Horizon

,

Mots

) et 254-264 (

Épilogue 

: dialogue entre Mélibée et Tityre adapté de

la première

Bucolique

de Virgile)... Longue et belle lettre de 30 pages écrite en 1919, « dans la première lumière du jour nouveau

[...] où le souvenir entre dans la vie présente comme un immense fleuve, une Amazone vierge dans l’horizon nouveau. Je ne savais

pas que de la nuit à la lumière un crépuscule s’établirait, ce couloir obscur au bout duquel, comme en sortant de la Pyramide, on

aperçoit le pan quadrangulaire d’espace bleu [...]. C’est fini. La vie nouvelle ouvre devant notre âme et devant notre pays son étoile

tournoyante d’avenir »... Notes de lecture, note sur Pascal, extrait de

Port-Royal

de Sainte-Beuve...

5 lettres amicales de Camille

M

auclair

, 1916-1931, parlant de la Guerre, de ses écrits, du travail de Thibaudet sur « cet affreux

Maurras », de son projet de lui dédier

L’Âpre et splendide Espagne

... Longue et belle lettre de Marguerite Mauclair, janvier 1915 :

« Vous dites “la guerre n’est pas la mort c’est une mélodie suivie d’une convalescence, plus ou moins longue...” Hélas ! Si, c’est la

mort ! »... Plus une de Gladys Turquet-Milnes, et une incomplète sur cartes postales de La Bollène Vésubie.

181.

Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de TRESSAN

(1705-1783) officier, physicien et écrivain, il traduisit les

romans de chevalerie. L.A.S. avec

poème

, Paris 11 janvier 1783, à la comtesse de

V

arenne

 ; 4 pages in-4.

250/300

J

olie

lettre

galante

,

écrite

l

année

de

sa

mort

. Il remercie la comtesse de sa lettre qui l’a touché : « Mon respect et mon

attachement pour mes deux adorables enfants me rendent digne de cette marque de bonté, si je pouvois rajeunir j’irois servir

dans ce Reg

t

de chasseurs qui vous garde, et je regarderois bien si ces jolies chanoinesses n’auroint pas oublié de retirer la clef de

la petitte porte de leur habitation, mais cette clef la reste cachée dans votre cœur, si pur, si sensible, si loyal et si noble, heureux

celuy qui meritera de la trouver »... Etc. Il insère dans sa lettre un poème de 19 vers,

À mes enfans, et à mes vieux contemporains

 :

« Les fleurs nouvellement écloses / Ont encor pour moy des apas »…

182.

Paul VALÉRY

(1871-1945). 14 L.A.S., [1894-1918, à André

F

ontainas

] ; 38 pages in-8 ou in-12 et une carte postale

(le nom du destinataire a été gratté sur 2 lettres).

4 000/5 000

T

rès

belle

et

intéressante

correspondance amicale

et

littéraire

. [Deux lettres, sur l’affaire Dreyfus et sur son mariage, ne sont

peut-être pas adressées à Fontainas.]

[Décembre 1894]

. Amusante lettre : « Mon cher ami, On ne vient pas chez moi après 10

h

p.m. En effet, ou je suis au lit, ou je suis

sorti, ou je travaille, ou je fais l’amour. Mais venez tant que vous voudrez à 9

h

60’59” ». Il vient de porter les épreuves de

Paludes

à la

Revue Blanche

...

[Montpellier 16 septembre 1896]

: « mon vieux, vous méritez d’être décarcassé – avec torsion de oreilles ! (Enfin

J

arry

va me ramuser. À Montp. je ne saisis plus du tout Ubu) ». Les cathédrales l’excitent : « je vis dans la honte et terreur des

architectures [...] si vous me suggestionnez lâchement je m’abandonne à ma lithomanie et je vous écrabouille de voûtes, de traves

etc. Supposez que je me lance dans ma fameuse comparaison – prosopopée de la cathédrale et des roches de montagnes [...] – mais

je la ferai marcher –

moi

, – la

B

âtisse

 ! tel un Centaure à roulettes pour les jeux de Ferdinand (junior) »... Il lui demande de lui

raconter l’histoire de

L

ouÿs

, le menaçant de lui arracher la langue : « Et de plus je vous livre à M.

T

este

 »...

1897

.

[Montpellier 9 mars]

. Il n’a rien de neuf à raconter si ce n’est l’incident entre Ernest [

L

a

J

eunesse

] et Camille [

M

auclair

].

Il n’arrive pas à se mettre au travail, notamment pour son essai sur Stéphane

M

allarmé

 : « ici je vois encore plus vite qu’à Paris

les défauts de ceci et cela [...] Je ne suis pas arrivé à écrire une ligne sur Stéphane qui ne me fasse pas entrer en fureur. Aussi,

pour m’épargner, n’en ai-je pas écrit beaucoup. Et cependant, il y a de quoi dire, bigre ! Cela m’a forcé de réfléchir sur la langue

littéraire [...] je m’oblige en somme 1° à exposer toute une théorie psycho-syntaxique dont le moindre inconvénient ainsi que

l’intérêt d’ailleurs, est de n’avoir pas trait à S.M. […] 2° à montrer SM à travers cette théorie 3° à être assez bref. Tout ceci est

très compliqué. Je ne vous parle ni de la langue [...] qui sera ce que mon porte-plume voudra, ni de l’ennui d’écrire au lieu de si

tranquillement pensotter et fumer ses idées. À ce propos, ma maxime :

P

lus on

écrit

,

moins on

pense

. Ou bien : Qui le plus escript,

cogite le moing. [...] Si j’arrive au bout de mon pensum, qui qui ne sera pas content ? 1° W.E. Henley 2° The honourable readers

3° S. M. 4° Bibi. 5° Le reste de l’humanité »...

[Paris] 26 août

. « Je suis

encore

à un turning-point. Du moins, je le sens, et piétine ».

Il a « la sensation de chercher quelque chose, non plus uniquement in me, – mais où ? Vous devez me trouver bien mystérieux,

[…] je le suis maintenant encore plus pour moi-même, puisqu’en écrivant, on précise toujours un peu. Or, on ne s’écrit pas ». Cela

remonte à un séjour à Valvins, et à ce brusque automne, à « un mot de S. M. que me répéta

S

chwob

 », et qui l’a depuis « livré au

tourbillon des idées vagues. Enfin je me trouve inquiet, impatient, faible et penaud. [...]. Je vais au Minis

re

comme un somnambule

trouble. Je rentre de suite après. Je lis, dîne, lis et dors. La lecture est de

M

aistre

, un peu de mathématique ou du

B

alzac

 »... Il

s’ennuie « méticuleusement comme la lune. [...] Ce vague à l’âme me dégoûte, me déplace, je hais la mélancolie, j’adore l’ardeur

sèche, la pointe brûlante, le souffle analytique [...] Ne pas être un vase d’imbécilité m’est précieux »... Il raconte sa conversation en

italien avec un ouvrier…

Paris samedi [2 octobre]

. Il raconte sa mésaventure pour un dîner manqué : « embêté jusqu’à la garde par

cette pluie intempestive j’ai dû hisser l’abbé Cane ou Kahn dans un sapin pour rentrer », et il est resté chez lui ; il espère pourtant

voir Fontainas avant son départ...

Montpellier [octobre].

Il est descendu dans le Sud pour le mariage de son frère. D’humeur rêveuse,

il rédige une très jolie et poétique page d’« impression de route », instantané en gare de Valence : « Le rapide, idole de l’insomnie,

s’arrête, souffle. Douceur de l’air froid dans l’amer wagon noir de nuit et de souffles épais », etc. Il oublie son « sale bureau » :

« Flâner ! je l’avais désappris [...] Je regarde. Fenêtre, bleu, vert, jaune, ciel, perroquet, arbre doré, fumée de cigarettes. Envie de

caresser, ou de dormir un sommeil agréable – c’est la même chose »...

… / …