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de
N
apoléon
: « quant à l’héroïque serviteur Bertrand qui s’exile pour son Prince je le trouve de plus en plus comique, et je ne
suis pas le seul coupable de ce crime. Vous donnez en plein dans le Napoléon. Vous nous appelez des envieux, nous autres ! [...]
Très certainement, moi je ne le suis pas. Seulement j’ai pour le Grand homme, grand en tout, jusques dans sa manière de manger
les artichauts à la poivrade, j’ai pour lui une haine parfaite et de plus du
mépris
. Je l’exècre pour les infâmies qu’il a faites. Je le
méprise pour ses petitesses ; je le méprise pour avoir été à bien des égards aussi bête, aussi plat, aussi pitoyable qu’un Roi légitime.
Et ici le jugeur est supérieur à celui qu’il juge, c.a.d.
moi
à
Bonaparte
, sous le rapport de la chose jugée, qui est
la Vertu
»... Puis il
fait allusion à son ami Victor de
T
racy
« l’Envieux de Bonaparte », sorti premier de sa promotion de l’École Polytechnique : s’il
n’avait pas été soutenu par son père, au lieu de devenir officier du Génie, Tracy serait resté chimiste et serait depuis longtemps
membre de l’Académie des Sciences, professeur de chimie ou physique au Collège de France ou à l’École Polytechnique ; ou bien
il serait architecte, industriel, ou encore colonel du génie... Jacquemont, pour finir, explique que ce qu’il reproche à Stendhal, c’est
exactement ce qu’il reproche aux industriels : « Tout cela ne porte aucune atteinte à
l’habileté
de Jemoi [surnom que Jacquemont
donnait à Stendhal pour se moquer de son égotisme]. La seule chose que je reprenne, qui me paraisse ridicule en Jemoi, c’est
justement celle que vous reprochez aux honorables industriels à la St Simon. Jemoi trouve et dit que son habileté à gagner 15000
par an est infiniment glorieuse et honorable,
intellectuellement parlant
. Il avoue sans peine qu’auprès de lui
S
ay
est un cuistre ». Il
gardera religieusement sa lettre du 24 décembre 1825, « pour la relire le 15 août 1826 afin de l’admirer si je puis alors m’élever à
sa sublimité. Puisse-t-elle s’améliorer comme le vin de Bordeaux ! »...
O
n
joint
une note autographe de Romain
C
olomb
à propos de cette lettre, et d’autres de Jacquemont à Stendhal.
119.
Jacques de LACRETELLE
(1888-1985).
M
anuscrit
autographe signé,
Virginie ou les manies
, août 1927 ; 24 pages
in-4, reliure demi-chagrin bleu nuit.
300/400
M
anuscrit
complet
de
cette
nouvelle
, publiée chez Édouard Champion en 1924 dans la collection « Les 49 Ronins du quai
Malaquais » (tirage de 149 exemplaires).
Charmant portrait d’une jeune femme, venue à Paris apprendre la peinture, et qui se lie à un groupe de jeunes peintres et
écrivains ; elle n’aime rien tant que de découvrir et satisfaire les « manies » de ses amants ; elle finit par se marier à un Lyonnais,
dont elle comble la passion gastronomique. Le manuscrit, rédigé à l’encre bleue sur papier crème, signé et daté en fin « 25-28 août
1927 », présente des ratures et corrections.
On a relié en tête le feuillet d’envoi à Mme Madeleine de
H
arting
, directrice de la librairie Champion ; et, à la fin, 2 feuillets
de brouillon (un signé) pour son roman
La Bonifas
, ainsi que 2 L.A.S. à Mme de Harting, concernant la vente de manuscrits à un
amateur.
Reproduction page précédente
120.
Ernest LA JEUNESSE
(1874-1917) écrivain et caricaturiste. 50
dessins
originaux à la plume, avec légende autographe ;
50 feuillets d’environ 17 x 11 cm.
800/1 000
B
el
ensemble
de
portraits
ou
caricatures
d
’
académiciens
et membres
de
l
’I
nstitut
, certains dans leur uniforme. Jean Aicard, le
duc d’Aumale, René Bazin, Marcellin Berthelot, Joseph Bertrand, Gaston Boissier, H. de Bornier, Eugène Brieux, F. Brunetière,
Francis Charmes, J. Claretie, François Coppée, Paul Deschanel, Maurice Donnay, René Doumic, Émile Faguet, Anatole France,
Eugène Guillaume, Othenin d’Haussonville, Gabriel Hanotaux, Paul Hervieu, Henry Houssaye, Étienne Lamy (2), général
Langlois, Henri Lavedan, Jules Lemaître, Frédéric Masson, cardinal Mathieu, Albert de Mun, Émile Ollivier, Gaston Paris, duc
Pasquier, Henri et Raymond Poincaré, Henri de Régnier, Alex. Ribot, Jean Richepin, Henry Roujon, Edmond Rostand, Albert
Sorel, André Theuriet, P. Thureau-Dangin, Albert Vandal, marquis et vicomte de Vogüé, etc.