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50

libre à coup sûr avant que les affaires n’ayent repris. – 4°

B

astide

est un des hommes que j’honore le plus au monde, c’est de lui

à moi une affaire de frère à frère. Nous sommes arrivés le 25 février ensemble au Ministère, nous avions été le 24 ensemble à la

Chambre, nous rentrerons ensemble dans la vie privée »... Il veut aider son ami et l’a recommandé à Bastide, ne voyant « qu’un

homme capable de mener l’Imprimerie royale. Il vous appuiera de toutes ses forces. Cela vous convient-il ? Le résultat n’est pas

certain. [...] Cette place de l’imprimerie royale on me la voulut donner. Je n’en veux pas. Je serai trop jeune [...] c’est une retraite,

je ne fais que commencer »...

O

n

joint

2 l.a.s. de Mme L. de

M

allevoue

pour ses ouvrages

Ronson

(1871) et

Journal d’une mère pendant le siège de Paris

(1872)

publiés sous le pseudonyme de Marie Sebran ; et une l.a.s. d’Achille

M

agnier

(1898).

Reproduction page 47

116.

Joris-Karl HUYSMANS

(1848-1907). L.A.S., Paris 19 janvier 1904, [au poète Armand

P

raviel

] ; 2 pages oblong

in-12.

300/400

Il vient de lire sa

Tragédie du soir

 : « J’y ai eu la surprise de trouver, par les temps qui courent, des vers qui sont des vers et sonores

et selon la formule Parnassienne, somptueusement rimés. Les sonnets sur Roland justifient l’épithète d’épiques dont vous les

qualifiez et c’est vraiment une très belle pièce, avec une idée originale, que celle sur Charles Quint ». Le livre lui plaît beaucoup,

et le change « des versifications amorphes et des proses hybrides dont les soi-disant symbolistes nous inondent. Je veux bien des

vers qui en sont à peine, lorsque c’est le délicieux

L

aforgue

qui les fabriquait. Mais les autres !!! »...

117.

Max JACOB

(1876-1944). 5 L.A.S., Paris puis Saint-Benoît sur Loire 1932-1940, à Paul

D

ermée

; 6 pages in-4 ou

petit in-4.

1 200/1 500

C

orrespondance

au

poète

belge

.

Paris

11 avril 1939

. Son petit livre [

Lyromancie

] est « profondément original, présenté avec une

grande nouveauté. J’y ai retrouvé tes admirables dons : la fraîcheur des images, leur profusion, l’intelligence de l’art véritable et

d’autres intelligences, la pensée immense, la précision suraigüe de la langue »...

Saint-Benoît sur Loire

27 mars 1937

. Il lui souhaite

bonne chance pour sa publication. « Mes amitiés à Céline Arnauld dont les poèmes sont à l’honneur chez moi »...

7 avril 1937

.

« Tu me demandes des “indications sur l’action exercée par la planète qui régit chaque décor”. Autant me demander un volume à

côté du tien ! » Il le renvoie à

La Philosophie occulte

de Corneille Agrippa et à

L’Homme rouge des Tuileries

. Sans se lancer dans un

dithyrambe sur son talent, il a rendu compte de son « extraordinaire don lyrique » de manière à inspirer la confiance du public :

« tu as “exprimé la vérité poétiquement” »...

[Décembre 1937]

. Contrariété d’apprendre la fête en son honneur le 12 janvier : « je n’y

pourrai venir. J’ai perdu ma mère il y a quelques semaines : je suis en grand deuil non seulement d’actions mais de cœur ! [...] Tâche

d’arranger les choses et de démentir ; mais quoi qu’il arrive je n’irai pas à cette cérémonie »...

21 janvier 1940

. Il lui a déjà dit bien

des fois son admiration très réelle : « D’ailleurs je ne sais plus écrire aux poètes... C’est bien ou ce n’est pas bien... Toi évidemment

c’est bien... ne fût-ce que par ta langue qui est placée ; ta fantaisie qui est imitée et même davantage. J’aime particulièrement la

Baie du Jugement

ce paradis des vieux bateaux. Tu aurais pu en tirer partie ou parti ou partie

S

en une longue histoire dans le genre

du Vieux Marin de Coleridge. C’est dom mage ! J’ai aimé particulièrement aussi le Feuilleton. Je suis un peu fatigué de la poésie

la plume à la main, celle de mes amis me rajeunit, la tienne surtout »...

118.

Victor JACQUEMONT

(1801-1832) voyageur et naturaliste, ami de Mérimée et Stendhal. L.A., [fin décembre

1825], à

S

tendhal

 ; 5 pages in-4.

1 000/1 500

S

uperbe

et

longue

lettre

à

S

tendhal

sous

forme

de

notes

,

au

sujet

de

R

acine

et

S

hakespeare

et

D’

un

nouveau

complot

contre

les

industriels

.

Il tient d’abord à répondre sincèrement à « vos vérités dures » : « J’ai tort me dites-vous d’être si fier de mon âge – parce qu’il me

donne le

Goût étroit

. [...] abstraction faite ici de mes 24 ans et de vos 42 ans, voici ce que je trouve. Vous êtes bien plus porté que

moi à refuser esprit ou mérite aux gens et aux livres qui ne sont pas de votre goût. Là où je ne vois que des rapports de différence,

vous en voyez d’infériorité ou de supériorité. Je me dis : j’aime le bleu, je suis bleu, moi. Cet homme est vert, il ne me plait

pas »... Pour lui, un secrétaire d’ambassade a moins l’expérience des hommes qu’un notaire ou un commerçant qui court le monde :

« Je n’ai pas vu tuer 40 hommes à la guerre, j’en conviens ; je le regrette peu, parce que je l’aurais vu de sang froid, et qu’alors

c’eut été un spectacle fort triste. Mais pour du mal moral, pour des gens au désespoir j’en ai vu passablement pour mes modestes

24  ans ». De plus il ne voit pas ce que vient faire « l’expérience des hommes » quand il s’agit de cas littéraires : « Par exemple pour

déterminer d’une manière absolue l’esprit ou le non esprit d’une phrase, d’un chapitre, &c &c. En lisant votre manuscrit de

Racine

et Shakspear

j’avais bien trouvé que votre projet de réforme de l’Académie était ce qu’on pouvait tirer de plus fort contr’elle. Je

vous dis : cela ne s’imprime pas. Mais je ne vous disais pas cela contre la page en question, mais pour vous, pour votre agrément,

pour votre sûreté »... Son pamphlet [

D’un nouveau complot contre les industriels

] plaît davantage au public depuis qu’il est paru

dans

Le Globe

« dégagé des passages obscurs ». Jacquemont fait remarquer qu’on reproche souvent à Stendhal de donner sa pensée

sous forme d’énigme : « La petite notice du Globiste, placée à la tête de cette seconde édition par lui faite, revue et diminuée, a

paru de bonne plaisanterie. – Et vous finalement, on vous a trouvé juste, vrai, et parfaitement spirituel. Ne criez donc pas »... On

critique aussi son choix de faire figurer

C

arnot

parmi « les héroïques non-industriels » : il n’a quant à lui pas d’opinion sur Carnot,

qu’il n’a jamais connu et à propos duquel on lui dit « blanc et noir ». Il est plus radical pour ce qui est du général

B

ertrand

et

… / …