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Ce décalage se révèle par un autre aspect : les couleurs de certains objets dessinés par Charles-Germain ne

correspondent parfois pas à celles des objets du Louvre. Il a dû exécuter son travail de mémoire, après la vente.

Une recherche plus complète serait nécessaire. Charles-Germain s’est aidé pour maints dessins en couleurs des

croquis en noir de Pichon 526 (par exemple aux pp. 53, 55, 83). Certains dessins en couleurs de Pichon 527

(cet exemplaire) n’apparaissent pourtant pas sous forme de croquis en noir dans Pichon 516, comme par

exemple aux pp. 76 (n° 178), 106 (n° 313), p. 108 (n° 314). Enfin la grande table au chiffre “D” (pour Durfort

?) est dessinée en noir sur le dernier feuillet de Pichon 526-INHA – son dessin n’apparaît pas sur l’exemplaire

digitalisé – et fait l’objet dans Pichon 527 d’un grand dessin sur un feuillet séparé

À qui étaient destinés ces catalogues richement illustrés ayant subi une sorte de “mise à jour” nourrie de détails

postérieurs aux ventes elles-mêmes (enrichissement des provenances, mise en couleur, renseignements sur

l’“émigration des objets”, etc.) ? Nul ne le sait. De même, parmi la soixantaine de catalogues illustrés par

Gabriel de Saint-Aubin, chefs-d’œuvre de l’instant, certains ont-ils servi de point de départ à un autre usage,

comme le soulignait Colin B. Bailey :

“Les différentes fonctions que ces catalogues étaient appelés à remplir avaient-elles une incidence sur les techniques choisies par

[Gabriel de] Saint-Aubin pour ses croquis et sur leur niveau d’achèvement ? C’est une question à laquelle il n’est pas facile de répondre.

On sait qu’au moins trois catalogues furent illustrés à deux reprises par Saint-Aubin, l’exemplaire relié, augmenté de feuilles intercalées

[nous soulignons], et donc plus volumineux, étant vraisemblablement destiné à un client ou commanditaire” (

Op. cit.

, p. 77)

Colin B. Bailey cite alors trois exemplaires de catalogues ayant fait l’objet d’une reprise et donc d’une mise en

page particulière avec intercalage de feuillets destinés à recevoir des dessins élaborés : ceux des ventes Conti

(BnF), Guillaume Martin (Pierpont Morgan) et Thiers (Petit Palais). Ces trois exemples sont trop peu nombreux

pour en tirer une loi. À la question posée dès 1969 par Michel Le Moël et Pierre Rosenberg : “en érudit

minutieux, Saint-Aubin tenait-il ses catalogues à jour ?”, C. Bailey avait répondu en 2008 en ajoutant que

Charles-Germain finissait à la plume les annotations de son frère (

op. cit.

, p. 104), soulignant par là le rôle du

frère. Une fois Gabriel de Saint-Aubin disparu en 1780, Charles-Germain décida sans doute de reprendre seul

toutes les étapes de cette création plusieurs fois tentée. Nous en avons ici un magnifique exemple avec cette

mise en couleurs de la vente Aumont qui illustre bien “le soin que je prends pour compléter mes catalogues”

(Charles-Germain de Saint-Aubin, cité par Colin C. Bailey,

op. cit

. p. 104).

Ce livre a obtenu son certificat d’exportation

RÉFÉRENCES : Cohen-de Ricci, 523

60 000 - 80 000 €

7. DAVILLIER.

Le Cabinet du duc d’Aumont et les amateurs de son temps. Catalogue de sa vente

Paris, Aug. Aubry, 1870

ÉDITION ORIGINALE. In-8 (207 x 137mm). TIRAGE : l’un des 300 exemplaires sur Rives, celui-ci numéroté 169, quatrième papier.

RELIURE : dos à nerfs de chagrin rouge, non rogné.

Charnières frottées

80 - 120 €