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Hommage rendu par Apollinaire et Salmon à l’ami poète, mort au combat
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DALIZE (René).
Ballade du pauvre macchabé mal enterré.
Poëme décoré par André Derain suivi de deux
souvenirs de Guillaume Apollinaire & André Salmon.
Paris, imprimerie François Bernouard, Éditions de la
Galerie Simon, 1919.
Album in-4 carré [292 x 270 mm] de (18) ff., broché, étui-chemise de l’éditeur.
Je suis le pauvre macchabé mal enterré,
Mon crâne lézardé s’effrite en pourriture
Mon corps éparpillé divague à l’aventure
Et mon pied nu se dresse vers l’azur éthéré.
Édition originale.
Tirage limité à 135 exemplaires numérotés signés par le peintre : un des 110 sur Arches (nº 86).
Belle illustration par André Derain composée de 6 bois gravés dont 4 hors texte.
Cette danse macabre,
Ballade à tibias rompus,
a été composée sur le Front par un ami d’enfance de Guillaume
Apollinaire, le poète René Dalize, et publiée pour la première fois dans une revue de tranchées,
Les Imberbes,
que l’auteur éditait de concert avec le poète J. Le Roy et l’imprimeur François Bernouard. Dalize étant tombé
devant Craonne le 7 mai 1917, ses amis Apollinaire et Salmon entreprirent la publication de sa
Ballade
, suivie
de leurs hommages nécrologiques intitulés
Im
[sic]
Memoriam
.
L’ouvrage, illustré par Derain, fut achevé d’imprimer en décembre 1919 sur les presses de François Bernouard.
Apollinaire, emporté par la grippe espagnole en 1918, ne vit pas le livre terminé.
Eric Dussert a consacré un chapitre d’
Une forêt cachée
à ce “poète de bon poil, de vive patte et de belle humeur”,
à celui qu’Apollinaire désigna dans
Alcools
“le plus ancien de mes camarades” et à qui seront dédiés ses
Calligrammes.
Eric Dussert rapporte que Dalize “introduisit auprès de Max Jacob, d’André Salmon et de Pablo Picasso et
d’Apollinaire, son ami – avec lequel il cosigna un roman,
La Rome des Borgia
(1914), après avoir participé à
la fondation des
Soirées de Paris
(1912) – une substance qui allait faire fureur bien au-delà du petit monde
Montmartrois : l’opium.”