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«

La nouvelle de la maladie de Déso nous a tous ici frappés de stupeur. Très inquiets par les nouvelles

si laconiques recherchées avec avidité dans les journaux, nous avons fini par avoir enfin des nouvelles

plus récentes et venant de vous-même.

Grâce à Pierre Souvtchinsky qui téléphone à F. Lamy, j’ai pu ainsi être au courant de votre vie à Rome.

Vous pouvez deviner à quel point nous avons été touchés par la maladie d’un ami si cher, et frappé

de si cruelle façon. Nous suivons ici, avec une grande anxiété, les améliorations qui se produisent peu

à peu. Espérons que les soins dont vous l’entourez là-bas auront un résultat qui sera bientôt définitif.

Tous les souvenirs de Déso nous reviennent en mémoire, et vous ne pouvez imaginer avec quelle

nostalgie ici nous avons de lui.

Comme vous deviez le savoir, je ne suis pas parti à Rome avec J. L. Barrault, qui devait y être

encore autour du 10 mars ; la tournée étant avancée et amoindrie, il n’y avait plus de musique dans

les spectacles. Je regrette maintenant si vivement de ne pas avoir été sur place.

Chère amie, sentez-nous de tout cœur avec vous pour ce pénible moment. Sachez qu’une grande

amitié pense constamment à vous.

Transmettez à Déso lui-même nos plus affectueuses pensées et dites lui combien nous auront de joie

à le voir bientôt rétabli à Paris. Dites lui que nous l’attendons impatiemment et qu’il nous revienne

vite. Il nous manque tellement

[…]. »

On joint :

- Ensemble de 6 lettres autographes signées d’Halévy, Marcelle Tinayre et divers, adressées

à Alphonse Royer, Germaine Perrin Inghelbrecht ou à des destinataires non identifiés.

- Lettre autographe signée du compositeur René Garriguenec, adressée à Colette Steinlen,

relative à l’accident de Désormière. Hollywood, 30 mars 1952. 1 p. in-4.

1 000 / 1 500

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DÉSORMIÈRE (Pierre Roger).

Correspondance adressée à Colette Steinlen

. [1921-1940].

Ensemble de 135 lettres ou cartes autographes signées d’un charmant dessin représentant

un coq, dans diverses situations selon le contenu des courriers, en référence au surnom

de Désormière.

Importante correspondance amoureuse entre Roger Désormière et sa future

femme Renée Germaine dite Colette Steinlen.

En 1920, Colette Steinlen, la fille du célèbre peintre Théophile Alexandre Steinlen, divorça

de son premier mari, le chef d’orchestre et compositeur Désiré-Émile Inghelbrecht. Elle

épousera Désormière 22 ans plus tard.

Désormière évoque leurs amis communs : les compositeurs Henri Sauguet et Darius Milhaud,

le chef d’orchestre Maugeret, l’organiste Henri-Paul Büsser, le compositeur allemand Woeh-

Simoni, l’architecte Roger Faure, Georges Maurice Huisman (créateur du festival de Cannes),

les écrivains Jean-Richard Bloch, Paul Collaer et Léon Moussinac, le directeur de l’Opéra

de Paris, Jacques Rouché, le pianiste et compositeur Jean Wiener, etc.

Il est également question de son quotidien, l’armée, ses affectations, ses permissions,

ses camarades, ses cures, sa famille, et la musique.

L’amour, le désir, la musique

 :

«

Ce n’est pas à cause de vous, mais à cause de moi que je hâterais mon retour. J’ai tellement envie

de retrouver mon cher petit madame – Je crus crever de désir hier au soir quand je suis retourné

à Cusset et quand en rentrant dans mes draps j’ai pensé à mon cher gentil et à toutes ces choses que

j’aime, ses hanches, ses seins, son ventre, ses lèvres etc… C’était bien tristot ce Cusset sans vous et où

chaque chose me vous rappelait (pour faire une construction à la Claudel).

[…]

Impossible d’écrire

de la musique

[…]

Stravinsky – Darius – Rupoule et Sauguet m’auraient-ils tué ?

 ». (Vichy,

Samedi soir [29 septembre 1923]).