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Sur Marcel Jouhandeau :

« Je pense que la mort de Marcel Jouhandeau vous a frappé en plein

cœur ! Je l’ai apprise hier matin, dans le train qui m’amenait de Paris à Courtras, en déployant

mon journal assis dans le wagon au moment où je quittais Paris ! Il était mort depuis samedi soir

et je n’en avais rien su ! Personne ne me l’avait apprise.

(...)

Comme je ne sais à qui dire ma peine,

mon émotion, mes sentiments de grande admiration – puisque je ne connais qu’ à peine ce Marc

qui était devenu son fils, c’est à vous, cher Castor, que j’adresse ces lignes, car vous étiez pour lui un

ami essentiel ! Et vous ne vous étiez jamais rencontrés physiquement. Mais quelle rencontre d’esprit

et d’ âme. Je vous embrasse de tout cœur, tristement, mais glorieusement, car la mort de Marcel

Jouhandeau met son œuvre au sommet de la littérature française, elle va resplendir de tous ses feux

ouverts, de son style de diamant, étincelante et souveraine »

(10.4.1979)

Sur Dunoyer de Segonzac et André Derain :

« Je vais tâcher d’aller visiter cette exposition

de D. de Segonzac dont vous me parlez. Je l’ai connu et sa femme, la comédienne Thérèse Dorny.

Il était un seigneur. Je suis de votre avis concernant Derain. Il était obsédé par l’idée de “ faire

musée” et son talent s’en est ressenti, malgré son génie ! »

(3.4.1978)

Sur la passion :

« Il faut que la poésie, la peinture, la musique, l’amitié de tous ceux qui vous

entourent, tout l’art que vous aimez et servez soit un antidote puissant et régénérateur aux

tourments causés par la passion : celle-ci, acceptée, vécue, doit augmenter vos forces vitales et non

les diminuer. »

(16.1.1979)