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PELERIN, Jean dit VIATOR.
Artificiali P[e]rspectiva. Viator Secundo.
Toul, Pierre Jacobi, 1509.
In-folio (313 x 226 mm) de 29
ff.n.ch.; veau blond, filets dorés encadrant les plats, dos à nerfs orné,
tranches dorées
(reliure du XIX
e
siècle).
400 000 / 600 000
€
Brun, 281 ; Cioranesco, 17292 ; Bibliotheca Aureliana, 7ème livraison, p. 55 ; En français dans le texte,
39 ; Vagnetti, EIIb2 (« il trattati ha importanza molto notevole nella storia della teoria prospettica ») ;
Mortimer, French, 420 (note) ; Fairfax-Murray, French, 566 (« the earliest practical treatise on
perspective »).
Deuxième édition originale du premier traité de perspective imprimé en Europe.
Jean Pélerin y ébauche une théorie de la perspective, d’après les techniques employées dans l’art franco-
flamand. Ses notions d’horizon, de point de fuite des diagonales («
tiers-point
»), de constructions
bifocales («
cornuta
») ne sont plus seulement implicites, elles remplissent en quelque sorte une fonction
opérationnelle, précocement moderne. Il écrit dans la préface que cette connaissance «
élèvera l’esprit
des observateurs
» et «
transportera leurs cœurs vers la vertu et l’action divine
», car la perspective a la
capacité de «
consoler et transcender les chagrins de la vie humaine
».
Né à Vihiers, près de Saumur en Anjou entre 1433 et 1440, Jean Pèlerin, était un personnage aux
talents multiples. On sait qu’il entra très jeune dans les ordres, après des études de droit à Poitiers ou
à Angers. En 1467, attaché à la cour du roi Louis XI, il fut chargé de diverses missions diplomatiques,
entretenant des rapports étroits avec les milieux artistiques de la cour de René d’Anjou et du prince-
mécène René II de Lorraine. Vers 1473 il devint chaplain de Philippe de Commynes et rencontra
par son intermédiaire les peintres-enlumineurs les plus célèbres du temps tels que Jean Fouquet, Jean
Colombe ou Jean Poyet. Mais c’est à partir de 1483, devenu chanoine de la petite ville de Saint Dié
dans les Vosges, puis en 1498 lorsqu’il fut nommé chanoine de la cité épiscopale de Toul que Pélerin
rencontra les plus grands esprits de son temps. En effet à cette époque, la ville de Saint-Dié devint un
centre de la Renaissance française et l’une des plus importantes plaques tournantes de l’humanisme en
Europe. Située sur les routes reliant Paris aux villes de Strasbourg, Sélestat, Heidelberg et Fribourg, la
petite ville avait créé une école des Frères de la vie commune - le Gymnase vosgien - sous la protection
du duc de Lorraine René II et du Vatican.