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CÉLINE, Louis Destouches, dit Louis-Ferdinand.
La Vie & l'Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis (1818-1865)
. Thèse pour le doctorat
en médecine (diplôme d'État) par Louis Destouches né à Courbevoie, le 27 mai 1894.
Rennes, Imprimerie Francis Simon, 1924.
In-8, broché.
Édition originale tirée à petit nombre hors commerce, à compte d'auteur.
Thèse de médecine du docteur Destouches, futur Céline :
ce premier livre est déjà une œuvre littéraire qui annonce les romans à venir.
Pour sa thèse, Céline retrace assez librement la vie et l'œuvre d'un médecin hongrois, Semmelweis,
à qui on doit le diagnostic de la fièvre puerpérale : si tant de parturientes mouraient, c'était
à cause des médecins qui, passant de la table de dissection au lit d'accouchée sans se laver les
mains, infectaient celles qu'ils étaient censés aider. La simple consigne de prophylaxie suggérée
par Semmelweis – se laver les mains – fut jugée ridicule par le corps médical. Incompris,
rejeté, Semmelweis devait mourir d'un accident de scalpel. Comme le note Éric Loret dans un
article consacré à la réédition de l'ouvrage en 1999, “Céline fait de Semmelweis un double par
anticipation, le dotant d'une destinée de martyr, la même qu'il endossera plus tard :
le médecin hongrois devient ainsi sous sa plume un génie incompris, victime de la bassesse de ses
contemporains ‘bêtes et méchants’, non seulement censuré, mais bientôt surveillé.”
Précieux envoi autographe signé au verso du premier plat de couverture :
A mon frère Francis
que la vie m'a donné
Louis
Par ailleurs, deux corrections autographes, rectifient des fautes d'impression à la page 13.
Journaliste au
Démocrate d'Ile-et-Vilaine
, ce fils d'un adjoint au maire du XVIII
e
arrondissement de
Paris vivait à Rennes où le jeune Louis Destouches vint faire ses études de médecine : inscrit en
avril 1920, le futur Céline y accomplit en deux ans et demi les études correspondant aux quatre
premières années du cycle normal. Il retourna ensuite à Paris pour y terminer ses études. Les deux
jeunes gens se lièrent d'amitié et se rendirent ensemble à Pau en août 1921 au Congrès Rockefeller.
Ils formaient avec Marcel Brochard un petit cercle. Et c'est à Rennes que Destouches fit imprimer
sa thèse en 1924 : il avait fait la connaissance du professeur Brindeau, qui présida son jury de
thèse, lors d'un stage à la maternité de la clinique Tarnier.
Francis Vareddes mourut prématurément de la tuberculose en 1925, alors que Destouches
conduisait une mission pour l'Organisation de santé de Genève. Cette disparition devait l'affecter.
Plus de vingt ans plus tard, en novembre 1948, il écrivait à son ami Pierre Monnier : “
Pauvre cher
Francis, je pense à lui encore presque chaque jour. Le temps ne compte guère pour moi. Je suis une machine à souvenirs.
Pauvre ombre dont plus personne ne se souvient plus. Et pourtant quel esprit, quelle finesse, quelle amitié, quelle bonté.
J'avais été avec lui à Carhaix pour le soigner, hélas le mal était fait.”
“Naissance
de Céline”