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161

CAVAFY, Constantin P.

Poiemata

(1907-1915).

Alexandrie, Imprimé sur les presses privées de Kasimate et Iona, 1924-1926.

Grand in-8 : broché, couvertures de papier beige, titre répété sur le plat supérieur.

On joint, du même auteur :

To Proto Skali

(

La Première Marche

, en grec).

Sans lieu ni date

[vers 1895-1900].

Manuscrit autographe signé, 1 page in-folio.

Précieux recueil de 38 poèmes de Constantin Cavafy (1863-1933) : un de ces prototypes d'édition

publiés aux dépens de l'auteur et constitués d'épreuves réunies, foliotées et brochées en fonction

de son humeur ou des

happy few

auxquels ils étaient destinés.

Il contient :

La ville, La satrapie, “... Et les sages l'avenir proche”, Ides de Mars, C'en est fait, Le dieu abandonne

Antoine, Théodote, Monotonie, Ithaque, Fais de ton mieux, La gloire des Ptolémées, Le cortège de Dyonisos,

La bataille de Magnésie, La contrariété du Séleucide, Oropherne, Le roi des Alexandrins, Philhellène, Les pas,

Hérode Atticus, Sculpteur de Tyane, Tombeau du grammairien Lysias, Tombeau d'Eurion, "C'est lui", Les dangers,

Manuel Comnène, À l'église, Très rare, L'église, La boutique, Mer matinale, Ionien, À l'entrée du café, Une nuit,

Reviens, Si loin, Il se promet, Je suis allé, Un lustre.

Les poèmes sont imprimés sur deux papiers sensiblement différents et présentent des irrégularités

de brochage ; quelques feuillets ont été ajoutés, dont un monté sur onglet. Plusieurs compositions

portent l'adresse de l'imprimeur et les millésimes 1924, 1925 ou 1926. La table des matières,

imprimée sur deux feuillets distincts – le second est daté de 1925 –, prouve que l'ouvrage est formé

de deux “autoéditions” livrées aux presses vers 1926 ou peu après (pages 1 à 28) et en 1925 (pages

29 à 44). Le premier poème de la seconde section, monté sur onglet, portait auparavant le n° 20 ;

le foliotage a été corrigé à la plume.

Volume très rare, comme toutes les publications alexandrines établies par Cavafy.

“Cavafy n'a guère laissé circuler de son vivant que quelques rares poèmes insérés çà et là dans des

revues ; sa gloire, venue peu à peu, s'alimenta de feuilles volantes distribuées chichement à des amis

ou à des disciples ; cette poésie qui étonne à première vue par son détachement, son impersonnalité

presque, demeura donc en quelque sorte secrète jusqu'au bout, susceptible dans toutes ses parties

d'enrichissements et de retouches, bénéficiaire de l'expérience du poète jusqu'à sa mort. Et c'est

seulement vers la fin qu'il a exprimé à peu près ouvertement ses hantises les plus personnelles, les

émotions et les souvenirs qui de tout temps, mais de façon plus vague et plus voilée, avaient inspiré

et sustenté son œuvre” (Marguerite Yourcenar).

La première véritable édition de ses poèmes ne vit le jour qu'après sa mort, en 1935. Son

œuvre – 262 compositions dont il ne reconnut que 154 – est aussi l'un des sommets de la poésie

homosexuelle : seuls les poèmes de l'Italien Sandro Penna peuvent être comparés à ce maigre mais

remarquable corpus célébrant, dans une langue splendide, les rencontres secrètes, les regards

échangés, la beauté des corps et les voluptés de la solitude.

Envoi de Cavafy à Dirk Christiaan Hesseling (1859-1941), professeur de lettres classiques

à Leyde et l'un des grands hellénistes de son temps.