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MIRBEAU, Octave.
Le Journal d'une femme de chambre.
Paris, Charpentier et Fasquelle, 1900.
Grand in-8 : maroquin janséniste aubergine, dos à quatre nerfs, quadruple filet doré en
encadrement intérieur, doublures et gardes de moire bordeaux, couvertures conservées, tranches
dorées sur témoins, étui
(G. Cretté).
Édition originale.
Le tirage de luxe, réimposé dans le format in-8 raisin, comprend 250 exemplaires (20 Chine,
30 Japon, 200 vélin d'Arches) auxquels il faut ajouter 20 exemplaires imprimés spécialement
pour la société des XX.
Précieux exemplaire nominatif sur vélin de Hollande à la forme, hors justification, imprimé
spécialement pour Anatole France.
“Mirbeau est un chevalier d'apocalypse et son
Journal d'une femme de chambre
le plus implacable roman
de déshabillage social de l'époque dreyfusienne” (Jean-François Nivet).
Roman noir et presque nihiliste, le
Journal
de Célestine est un réquisitoire contre la bourgeoisie et
l'hypocrisie morale : il brosse un tableau sans concession de la Belle Époque. Placé dans le contexte
de l'affaire Dreyfus, il permet au pamphlétaire de multiplier les attaques contre les antidreyfusards,
intellectuels, militaires, magistrats et politiques, et de dénoncer l'antisémitisme ambiant.
À Célestine s'enquérant auprès de l'aumônier dont elle ravaude les caleçons quelles lectures étaient
autorisées, ce dernier répond : “
Ce qu’il ne faut pas lire, ce sont les livres impies... les livres contre la religion...
tenez, par exemple Voltaire... Ça, jamais... Ne lisez jamais du Voltaire... c’est un péché mortel... ni du Renan... ni de
l’Anatole France... Voilà qui est dangereux...
”
Important envoi autographe signé :
A Anatole France,
son ami et son admirateur,
Octave Mirbeau.
Provenance impeccable et presque militante pour ce roman dreyfusard, réunissant deux des voix
“On
prétend
qu’il n’y a
plus
d’esclavage...
Ah! voilà
une bonne
blague,
par
exemple...
Et les
domestiques,
que
sont-ils
donc,
sinon des
esclaves ?”