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[ZOLA.] VIZETELLY, Ernest Alfred.
With Zola in England. A Story of Exile.
With Four Portraits.
London, Chatto & Windus, 1899.
2 volumes in-8 : maroquin bordeaux, dos à nerfs ornés, triple filet doré encadrant les plats, coupes
filetées or, dentelles intérieures, non rognés, têtes dorées
(Rivière & Son).
Édition originale.
Elle est illustrée de 4 portraits photographiques hors texte.
Recueil de souvenirs sur l’exil volontaire d'Émile Zola à Londres contemporains du procès qui
lui fut intenté à la suite de la publication de
J’accuse
dans
L’Aurore
du 13 janvier 1898. L'écrivain
séjourna dans la capitale anglaise pendant près d'un an, du 18 juillet 1898 au 4 juin 1899.
Éditeur et traducteur, Ernest Alfred Vizetelly (1853-1922) était le fils du premier traducteur
anglais de Zola, Henry Vizetelly.
Exemplaire unique enrichi par Vizetelly de 22 lettres autographes de Zola et de 16 photographies
originales prises par l’auteur de
L’Assommoir
.
Les 22 lettres et billets d'Émile Zola (35 pp. in-8 et 2 cartes de visite) s'échelonnent du 18 août
1893, en réponse à l'invitation de l'écrivain au congrès des journalistes anglais, au 28 août
1899, soit près de trois mois après son retour d'exil. Elles sont signées pour la plupart “Zola”
ou paraphées d'une grande initiale. Deux lettres sont signées “Beauchamps” et “Pascal” (comme
le docteur des Rougon-Macquart), des noms d'emprunt utilisés par Zola lors de sa fuite en
Angleterre, au moment le plus critique de l'Affaire. Deux autres lettres ne sont pas signées.
Quatorze de ces lettres concernent directement l’affaire Dreyfus ou le séjour londonien de Zola.
Inédites pour la plupart – lorsqu’elles ne sont pas évoquées ou brièvement citées dans le récit
de Vizetelly –, elles permettent de retracer l'itinéraire de l'écrivain durant son exil, d'identifier
ses différents refuges (souvent fournis par son ami britannique), de l’accompagner dans ses
déplacements, ses rendez-vous manqués, ses rencontres avec des visiteurs français – dont l’éditeur
Charpentier. La collection fait revivre les craintes et les espoirs de l'exilé.
Le 15 septembre 1898, Zola annonce la probable révision du procès du capitaine Dreyfus :
“
Les détails manquent évidemment ; mais, pour moi, la nouvelle est décisive, c'est la révision certaine. Il n'y a plus qu'à
avoir de la patience, une patience peut-être un peu longue.
”
La dernière lettre (Médan, 28 août 1899) est une mise au point sur son silence littéraire
concernant Dreyfus. Zola refuse les propositions alléchantes du journal anglais
Daily Graphic
, qui
souhaitait publier ses notes et commentaires sur l'Affaire : “
Il y a d'abord ma volonté formelle de ne rien
publier à l'étranger sur l'Affaire Dreyfus, puisque je ne publie rien en France. Et puis, comment veut-on que j'écrive une
seule ligne, tant que le verdict ne sera pas rendu ? Cela est impossible.
”
Quelques lettres évoquent les travaux en cours. Celle du 21 septembre 1897 (3 pages), consacrée
à la publication de
Paris
aux États-Unis, est une réponse aux adversaires de son œuvre, qui “
est ce
qu'elle est, très morale, trop morale ; et tant pis pour les hypocrites qui ne la comprendront pas. Je ne puis que vous
autoriser à l'accommoder au goût de ces hypocrites
”. Une autre, datée du 21 novembre 1898 (2 pages),
fait allusion à la traduction anglaise de
Lourdes
, à
Rome
, ainsi qu'à d'autres ouvrages.
L'Affaire
vue de
Londres