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21 juillet 1895, relève à peine la “goutte aigrelette et précieuse d'ironie”, pour ajouter : “Merci de

l'affectueux honneur qu'y soit mon nom.” Et, pour l'essentiel, la forme novatrice de l'œuvre ne lui

a pas échappé : “Vous avez trouvé, dans le suspens et l'à-côté, une forme qui devait se présenter et

qu'on ne reprendra pas.”

Frank Lestringant observe finement combien Gide n'a jamais été aussi empressé auprès du maître,

ni si proche de lui que durant cette période où il s'émancipait du symbolisme. Ce que le biographe

nomme le complexe du fils prodigue : “En face de ce père d'élection, Gide se rend et se sent coupable,

infiniment coupable, mais c'est pour être d'autant mieux aimé et favorisé de lui.”

Quant au vœu exprimé en latin à la fin de l'envoi, “

Sit Tityrus Orpheus

”, il renvoie au sens premier

de

Paludes

. En effet, l'ouvrage est inspiré de deux vers de Virgile à propos de Tityre, le berger des

Bucoliques

: celui-ci, bien que possédant un champ “plein de pierres et de marécages”, est heureux

de son sort. Qu'il en soit de même pour le Poète livré à la solitude et au confinement.

Bel exemplaire tel que paru, broché. Dos fendillé, habilement restauré.

Naville,

Bibliographie des écrits d'André Gide

, n° 24.- La lettre de remerciement de Stéphane Mallarmé est citée dans l'édition de la

Pléiade du

Journal

d'André Gide I, 1996, p. 1409.- Lestringant,

André Gide l'inquiéteur

I, 2011, p. 331.

60 000 / 80 000 €