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FLAUBERT, Gustave.
[
L'Éducation sentimentale.
Résumés et plans.
1869
.]
Manuscrits autographes comprenant en tout 52 ff. in-folio ou grand in-folio, dont 14 écrits au
recto et au verso : les feuillets, montés sur onglets, sont supportés par de grandes feuilles de papier
vergé ivoire ; reliure moderne de J. Faki en maroquin rouge, tranches dorées.
Exceptionnelle réunion d'ébauches, plans et résumés manuscrits autographes de Gustave Flaubert
pour
L'Éducation sentimentale
, abondamment corrigés.
Ces documents, rédigés à des dates différentes, présentent ratures, surcharges et interpolations.
Certains feuillets ont l'aspect éclaté, tourmenté, souvent très spectaculaire qui caractérise les
manuscrits de travail de Flaubert.
Le dossier manuscrit de
L'Éducation sentimentale
est conservé à la Bibliothèque nationale de France
depuis 1975. Le carnet portant le n° 19 contient les premiers plans du roman. Entre ces plans et
la rédaction définitive, Flaubert s'est livré à un gigantesque travail préparatoire qui a été étudié et
publié par Tony Williams.
L'écrivain a d'abord rédigé une grande quantité de “scénarios” du futur roman. Son ami Louis
Bouilhet lui apporta son secours dans ce travail de clarification : il est fort probable que certaines
notes marginales étaient destinées à ce collaborateur et lecteur privilégié.
Formé d’extraits de cet énorme ensemble, le manuscrit de la collection Pierre Bergé se compose
de fragments non tronqués (sauf un) réalisés lors des différentes étapes du travail de préparation.
La plupart de ces plans et résumés trouvent leur pendant dans le dossier de la Bibliothèque nationale.
Ici, l'examen des différentes versions d'une même partie permet de suivre pas à pas la progression
du romancier : entre l'esquisse
Mme Dubois
, où l'action est encore mince, et le grand résumé du
roman, très détaillé, on mesure l’ampleur du chemin parcouru.
“Le travail prodigieux de Flaubert dans les scénarios [de
L'Éducation
], écrit Tony Williams, a de quoi
surprendre. Peu de romans ont été préparés d'une façon aussi systématique. Ici comme ailleurs,
on est frappé par le constat du retour incessant sur le déjà écrit. Dans les scénarios, on a l'impression
de voir les grandes structures du roman en train de se former.”
Grâce à ses nombreuses apparitions intertextuelles, l'écrivain se révèle très présent dans les
brouillons, qu'il commente son travail en notant les effets qu'il souhaite produire (
Faire croire au
lecteur que...
) ou qu'il intervienne directement en formulant des jugements sur les personnages, leurs
motivations, leurs situations, et ceci avec un langage très cru, un ton libre, et même parfois une
joyeuse férocité.
Description sommaire des manuscrits contenus dans le recueil :
5 versions d’ensemble.
“Mme Dubois”
: 1 feuillet écrit recto verso. Esquisse remontant certainement au début de
l'élaboration du roman, assez éloignée de la version définitive ; les noms des personnages
sont différents (Mme Dubois pour Mme Arnoux, Henri pour Frédéric). –
“Sur le bateau”
:
1 feuillet écrit recto verso. Plan d'ensemble des trois grandes parties du roman mentionnant
les principaux événements (à l'exception de la révolution de 1848).