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nous la montrer si fidèlement que nous en soyons aussi effrayés que de la chute de madame Bovary

ou du supplice de Matho. Il a réussi à produire une sensation nouvelle : le rire indigné contre

la perversité et la lâcheté des choses humaines, quand, à des époques données, elles vont à la

dérive toutes ensemble. (…) C'est la fin de l'aspiration romantique de 1840 se brisant aux réalités

bourgeoises, aux roueries de la spéculation, aux facilités menteuses de la vie terre à terre, aux

difficultés du travail et de la lutte. Enfin, comme le sous-titre du livre l'annonce, c'est l'histoire

d'un jeune homme, d'un jeune homme qui, comme tant d'autres, eût volontiers contribué à

l'histoire de son temps, mais qui a été condamné à en faire partie comme chaque flot qui enfle et

s'écroule fait partie de l'Océan.”

Les romans de George Sand firent partie des lectures de Bouvard et Pécuchet : si le premier

“s'enthousiasma pour les belles adultères et les nobles amants”, le second “fut séduit par la défense

des opprimés, le côté social et républicain, les thèses”.

L'exemplaire est en outre enrichi d'une très belle lettre autographe de George Sand à Flaubert,

signée “Goulard”, datée de Nohant, le 11 avril 1867, qui contient une allusion à l'élaboration de

L'Éducation sentimentale

(3 pp. in-8).

Me voilà revenue dans mon nid et remise à peu près d'un gros accès de fièvre qui m'avait prise à Paris la

veille de mon départ. Vraiment ton vieux troubadour a la santé folle depuis six mois.

(…)

Maurice a été

tout attendri de l'amitié que tu lui a témoignée ; lui qui n'est pas démonstratif, tu l'as séduit et ravi... Et cette

vilaine grippe est-elle passée ? Maurice voulait aller savoir de tes nouvelles, mais, en me voyant si aplatie par

la fièvre, il n'a plus songé qu'à m'emballer et à m'apporter comme un colis.

(…)

Et le roman ? Il va toujours

son train à Paris comme à Croisset ? Il me semble que tu mènes partout la même vie érémitique

(…)

.

Exemplaire unique, parfaitement relié par Chambolle-Duru.

On a relié au début du tome I un petit papier contenant un mot autographe signé d'Aurore Sand :

“Souvenir du Cinquantenaire.”

Gustave Flaubert et George Sand,

Correspondance

,

Paris, 1981, p. 133-134, n° 73.- Guinot,

Dictionnaire Flaubert,

p. 628.

60 000 / 80 000 €