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MORRIS, William.

The Earthly Paradise.

A Poem.

London, F.S. Ellis, 1868-1870.

4 parties en 3 volumes in-8 de VIII, 676 pp., (3) ff. pour le premier volume (première et deuxième

parties) ; (4) ff., 526 pp., (1) f. pour le second volume (troisième partie) ; (3) ff., 442 pp. (2) ff.,

8 pp. de catalogue pour le troisième volume (quatrième partie) : percaline verte à la Bradel de

l'éditeur, étiquettes imprimées au dos avec la faute dans la tomaison (premier volume non tomé,

les deux suivants tomés III et IV), non rognés.

Édition originale.

Exemplaire de première émission, avec la faute d'impression, page 75 du premier volume :

“my” pour “thy”, qui fut corrigée en cours d'impression.

Vaste poème épique,

Le Paradis terrestre

est conçu sur un plan analogue à celui des

Contes de Canterbury

:

des Norvégiens s'embarquent à la recherche d'une île où se trouverait le “paradis terrestre”.

Après bien des péripéties, ils atteignent enfin une terre hospitalière. Au cours des fêtes organisées

alors, des contes et légendes grecs et scandinaves sont récités.

Morris composa ce poème dans un contexte douloureux : son épouse, Jane Burden, présentait

des signes de déséquilibre mental et entretenait une relation amoureuse avec le poète et peintre

préraphaélite Dante Gabriele Rossetti. La douleur de Morris transparaît dans ses vers, qui ont

parfois des accents de pur désespoir.

Très précieux exemplaire portant un envoi autographe sur la garde du premier volume :

John Ruskin

from his friend

the Author.

La relation de William Morris (1834-1896) et de John Ruskin (1819-1900) fut d'abord celle d'un

disciple à son maître en esthétique, tous deux étant passionnés de littérature et d'iconographie

médiévale. William Morris avait découvert les livres de son aîné de quinze ans lors de ses études à

Oxford dans les années 1850. En 1856, quand Morris s'installa à Londres, leurs liens devinrent plus

intimes. Ils partageaient en outre les mêmes idées progressistes, Morris voyant en Ruskin l'un des

premiers contempteurs des injustices de la société victorienne. En 1882, il déclare : “Ruskin is the

first comer, the inventer.” Dix ans plus tard, il qualifie

The Nature of Gothic

de Ruskin de “one of the

very few necessary and inevitable utterances of the century”.

“How deadly dull the world would have been twenty years ago but for Ruskin !”

, devait-il déclarer deux ans avant

de mourir.

Provenance :

John Ruskin

(1819-1900), avec envoi.-

Estelle Doheny,

avec ex-libris (cat. VI, New York,

1989, nº 2260).

Reliure de l'éditeur usagée par endroits.

10 000 / 15 000 €

[Envoi autographe ci-contre plus grand que l'original]