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BARBEY D'AUREVILLY, Jules.

Les Diaboliques.

Paris, Dentu, 1874.

In-12 de VIII pp., 354 pp., (1) f. de table : maroquin noir, dos à nerfs orné de compartiments de

filets dorés, plats ornés d'un double encadrement de quatre filets dorés entrelacés aux angles en

"fer de lance", coupes filetées or, encadrement intérieur de filets dorés et à froid,

doublures de maroquin

rouge

, tranches dorées sur témoins

(Gruel).

Édition originale de ce recueil de six nouvelles.

Exemplaire de premier tirage, avec la couverture de papier gris clair portant le titre dans un bandeau

rouge, sans mention d'édition.

Une partie du tirage des

Diaboliques

– près de cinq cents exemplaires encore chez le brocheur – a été

saisie et détruite à la suite du procès contre l'ouvrage. Une partie des autres fut remise en vente avec la

mention de “deuxième édition” sur la couverture. Les exemplaires de première émission ne sont pas

communs.

(

En français dans le texte

, Paris, 1990, nº 300 : “Sur un tirage de 2 200 exemplaires, 480 ont été saisis

et détruits.”- Graham,

Passages d'encre

, nº 8.)

“Mis en vente en novembre 1874 avec une préface où Barbey revendiquait pour ‘un moraliste

chrétien’ le droit de tout peindre puisque ces histoires sont vraies, le livre fit scandale.

Comme pour Baudelaire et Flaubert, des poursuites furent engagées. Un non-lieu intervint en

janvier 1875, Barbey ayant accepté de retirer son livre de la vente (…). Il attendit 1882 pour en

donner une seconde édition” (Roger Pierrot).

Exceptionnel envoi autographe signé :

A

M. Joris Karl Huysmans

la griffe de l'auteur

qui, malgré son titre, n'est pas celle

du Diable.

J

es

Barbey d'Aurevilly

L'envoi a été calligraphié à l'encre rouge et dorée, sur un feuillet monté avant le faux titre. Il n'est pas

répertorié dans

Les Dédicaces à la main de M. J. Barbey d'Aurevilly

, de Jean de Bonnefon.

Bel hommage d'un aîné – Barbey avait 65 ans – à un jeune écrivain de 26 ans qui n'avait alors publié

qu'un ouvrage :

Le Drageoir à épices

. Les deux hommes s'étaient rencontrés en 1868 et se fréquentèrent

notamment par l'intermédiaire de Léon Bloy.

En 1884,

À rebours

fut l'occasion pour Huysmans d'évoquer l'auteur des

Diaboliques

parmi les écrivains

de prédilection de son héros, des Esseintes.

“Deux ouvrages de Barbey d’Aurevilly attisaient spécialement des Esseintes,

Le

Prêtre marié

et

Les Diaboliques

. (…) Dans ces deux livres que feuilletait des Esseintes, Barbey avait perdu toute

prudence, avait lâché bride à sa monture, était parti, ventre à terre, sur les routes qu’il avait

parcourues jusqu’à leurs points les plus extrêmes. (…) Dans

Les Diaboliques

, l’auteur avait cédé au

Diable qu’il célébrait et alors apparaissait le sadisme, ce bâtard du catholicisme, que cette religion a,

sous toutes ses formes, poursuivi de ses exorcismes et de ses bûchers, pendant des siècles.

Cet état si curieux et si mal défini ne peut, en effet, prendre naissance dans l’âme d’un mécréant.”

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