Après avoir lu
À rebours
, Barbey d’Aurevilly consacra au roman un article fameux, saluant ce livre
“qui coupe comme un rasoir – mais un rasoir empoisonné – sur les platitudes ineptes et impies de la
littérature contemporaine. (…) Jusqu'alors M. Huysmans s'était contenté d'emboîter le pas derrière
M. Zola, le bouc du troupeau littéraire qui s'en va broutant, dans le roman, le serpolet des réalités les
plus basses”. En conclusion, il renouvelait la mise en garde qu'il avait transmise à Baudelaire après la
publication des
Fleurs du Mal
: “Après un tel livre, il ne vous reste plus, logiquement, que la bouche
d’un pistolet ou les pieds de la croix.”
On a relié après le titre un fragment autographe signé du manuscrit des
Diaboliques
.
Ce sont les premiers paragraphes de la deuxième nouvelle du recueil,
Le plus bel amour de Don Juan
.
Le manuscrit, qui comporte quelques corrections et ajouts, est en outre enrichi d'un petit dessin
caractéristique du style de Barbey (une flèche transperçant un cœur). Les deux pages portent, en haut,
le numéro 13 (manuscrit autographe signé, 1 page ½ in-folio, encre rouge et verte).
On ne connaît aucun autre fragment manuscrit de cette nouvelle.
Le seul manuscrit connu des
Diaboliques
, incomplet du
Dessous de cartes d'une partie de whist
, comportait
Le plus bel amour de Don Juan
en épreuves corrigées ; il a été vendu en 1946 et se trouve aujourd'hui
conservé à la Bibliothèque nationale de France. Au cours des années, on a vu resurgir quelques pages
manuscrites de ce fameux recueil, mais jamais, semble-t-il, un fragment du
Don Juan
.
Exemplaire précieux à la fois par sa provenance et par le manuscrit qui l'accompagne.
Les couvertures sont en parfait état.
30 000 / 40 000 €




