Fille de Jérôme Bonaparte, frère cadet de Napoléon I
er
, la princesse Mathilde (1820-1905) tint à
Paris et dans sa propriété de Saint-Gratien un salon fameux où se pressaient écrivains et artistes.
“Le 21 janvier 1863, après la parution de
Salammbô
, elle invite pour la première fois Flaubert, qui
deviendra un visiteur assidu et sans doute un amoureux transi” (J.-B. Guinot). Par la suite, le
romancier y lut plusieurs de ses œuvres. L'ambiguïté de l'amitié qui liait Flaubert à la princesse
Mathilde n'a pas échappé à ces méchantes langues de frères Goncourt, également familiers dudit
salon : “La princesse n'a d'yeux, de place à côté d'elle, d'attention et d'intérêt que pour Flaubert,
qui me dit à la sortie qu'elle lui a fait faire deux tours, tout seuls, dans le jardin, l'ombre, la nuit.”
Ailleurs, ils relèvent une scène de la princesse Mathilde, reprochant à Flaubert ses liens avec Jeanne
de Tourbey…
Sous le second Empire, le salon de la princesse Mathilde fut ainsi un des sanctuaires de la vie
littéraire parisienne et, à la fin du siècle, le jeune Marcel Proust pouvait encore y croiser des figures
qui lui servirent de modèles pour ses personnages de la
Recherche
.
“La dédicace est inscrite sur une garde blanche de la reliure ; le livre était donc relié avant que
Flaubert y inscrive son hommage et il ne peut avoir été relié que par les soins de la princesse
elle-même, car Flaubert ne se serait certainement pas permis de le lui offrir si modestement
habillé” (catalogue Davray).
Exemplaire très plaisant. Il porte, page 169, une petite correction au crayon.
Dos légèrement insolé, mors légèrement frottés.
Provenance :
Maurice Goudeket
(cat. 1961, n° 129).-
Jean Davray
(cat. 1961, n° 150).
Guinot,
Dictionnaire Flaubert
, p. 461.
15 000 / 20 000 €