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Hugo complimenta Verlaine pour les

Poèmes saturniens

, qu'il avait déjà salués par écrit

(“Une des joies

de ma solitude, c'est, Monsieur de voir se lever en France, dans ce grand dix-neuvième siècle, une jeune aube de vraie

poésie. Toutes les promesses de progrès sont tenues et l'art est plus rayonnant que jamais”).

Dans la lettre de remerciements pour l'envoi de

Paris

, jointe ici, J.-M. Hovasse remarque, pour la

première fois, une inversion de rôles entre les deux hommes : “De porte-parole de Hugo auprès

du Parnasse, Verlaine est devenu porte-parole du Parnasse auprès de Hugo. (…) Comme il l'avait

annoncé, Verlaine publie le 24 novembre 1867 dans la

Revue des Lettres et des Arts

(...) un article

enthousiaste sur “Paris par Victor Hugo”. Le 15 décembre 1867, à la même revue, il donne son

poème “Les Loups” repris ultérieurement dans

Jadis et Naguère

. Il a alors pour épigraphe (...) deux

vers de Hugo tirés du poème dédié à Garibaldi

La Voix de Guernesey

. Mais cette épigraphe n'est pas

maintenue dans

Jadis et Naguère

qui paraît chez Vanier le 3 janvier 1885 [ce poème étant le seul de

sa section] à n'être dédié à personne. Les autres le sont successivement à Edmond Lepelletier,

à Robert Caze, à Léon Vanier, à J.K. Huysmans, à Louis-Xavier de Ricard. Est-ce à dire que la

référence à Hugo aurait dépareillé cet ensemble de ‘jeunes’ écrivains ?”

Après l'entrevue de Bruxelles, Verlaine rencontra plusieurs fois Hugo, qui se montra toujours

bienveillant envers son “pauvre poète”, allant même jusqu'à s'improviser conseiller conjugal

de Mme Verlaine lors de la crise rimbaldienne. Ce n'est qu'après la mort de Victor Hugo, dans

les

Mémoires d'un veuf

(1886), que Verlaine osa déboulonner la statue, regrettant que l'auteur des

Burgraves

ait survécu après 1844 et brocardant ces

Contemplations, Chansons des rues et des bois

et autres

Châtiments

qui, dit-il, l'emplissaient d'ennui.

Bel exemplaire.

Il a appartenu à

Pierre Louÿs

(cat. 1930, n° 487),

Robert von Hirsch

(cat. 1978, n° 137) et

Hubert Heilbronn

,

dont il porte les ex-libris.

Hovasse,

Verlaine-Hugo

, texte de la communication au Groupe Hugo, 23 novembre 1996.

10 000 / 15 000 €