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SÉVIGNÉ, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de.

Recueil des lettres à Madame la comtesse de Grignan, sa fille.

Nouvelle édition

augmentée.

Paris, Compagnie des Libraires, 1774.

Joint, en reliure uniforme :

Lettres de Madame de Sévigné au comte de Bussy-Rabutin

tirées des lettres de ce

dernier. Pour servir de suite au recueil des lettres de madame de Sévigné à madame de Grignan,

sa fille.

Amsterdam & Paris, Delalain, 1775.

9 volumes in-8 : maroquin rouge, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin

vert, triple filet doré encadrant les plats avec fleurons dans les angles, armes dorées au centre et

surmontées, sur les plats supérieurs, de la mention “Grignan” en lettres dorées, coupes filetées or,

bordures intérieures décorées, tranches dorées

(reliure de l’époque).

Superbe collection réunissant deux éditions complémentaires

des

Lettres

de Madame de Sévigné.

Les huit volumes publiés en 1774 reproduisent le texte paru en 1754 établi par le chevalier Perrin,

en y joignant les

Lettres choisies

publiées en 1751. Le neuvième volume, contenant les 107 lettres à

Bussy-Rabutin, est ici en édition originale. (Tchemerzine-Scheler, V, 827 & 829).

Deux portraits gravés en frontispice de Mme de Sévigné et de sa fille, Mme de Grignan.

“On dénombre environ cent cinquante lettres autographes sur les mille trois cent soixante-treize

connues. La plupart des lettres de la marquise à sa fille ont été brûlées ou fâcheusement remaniées

par les descendants. Aucune n’a été publiée de son vivant. La prose la plus policée du monde, le

naturel tant vanté, n’étaient pas moins des effets de l’art que l’œuvre d’une société. Il y a dans cet

accord une sorte de miracle, voire un document de première main sur le Grand Siècle” (Jacques T.

Quentin,

Fleurons de la Bodmeriana

, nº 43).

Exemplaire exceptionnel dont les reliures ont été ornées, à l’époque,

des armes de Madame de Sévigné, surmontées de la mention “Grignan” en lettres dorées.

Mme de Sévigné étant disparue depuis près d’un siècle, ces armoiries posent question : furent-elles

dorées par simple fantaisie d’amateur, désireux d’offrir à ce chef-d’œuvre épistolaire un écrin à

sa mesure, ou indiquent-elles une provenance ? L’hypothèse la plus plausible est que cette reliure

armoriée ait été commandée par le comte de Félix du Muy : ce gentilhomme avait acquis en 1732

le château de Grignan de Pauline de Simiane, petite-fille ruinée de Mme de Sévigné. Au-dessus

des armoiries de l’épistolière, qui mourut au château de Grignan, du Muy aurait fait dorer le nom

de sa propriété.

Quelle que soit l’explication, cette série de reliures constitue un des très rares exemples, avant

plus d’un siècle, d’un décor héraldique en relation avec le texte et non avec son propriétaire.

La collection a figuré dans quelques-unes des plus fameuses bibliothèques des XIX

e

et XX

e

siècles :

William Beckford.- Hippolyte Destailleur (Catalogue des livres rares et précieux,

1891, nº 1465).-

Parran.- Louis

Lebeuf de Montgermont

(catalogue VII, 1914, nº 456);-

Bulletin Morgand

(nº 10042).-

Édouard Rahir

, avec

ex-libris (I, 1935, n° 227, qui restitue la généalogie de l’exemplaire).-

Pierre Berès

(catalogue II, n° 137).

Les ravissantes reliures décorées en maroquin rouge ont conservé tout leur éclat.

10 000 / 15 000 €