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BEAUX-ARTS
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QUENEAU RAYMOND 1903 1976
Candide.
Scénario et dialogues de Raymond
Queneau et René Clément. 1947.
Scénario jamais tourné.
2 000 / 3 000 €
- Première version dactylographiée sous le
titre « Quai Voltaire ». 44 pages in-4.
- Seconde version dactylographiée sous le
titre « Candide ». 38 pages in-4 (2 exemplaires).
- Une lettre dactylographiée d’Eugène
Tucherer à Raymond Queneau.
Au sortir de la guerre, René Clément et
Raymond Queneau eurent le projet de
réaliser une adaptation cinématographique
du « Candide » de Voltaire. Il s’agissait
de transposer les tribulations de ces
personnages dans le monde moderne. La
distribution telle qu’on peut la lire sur la
seconde version du scénario est étonnante,
Fernandel devait jouer Candide, Michel
Simon Pangloss. Le film commence par une
scène dans la maison où est mort Voltaire
et la caméra s’attarde sur une bibliothèque
dans laquelle on aperçoit le livre Candide
et d’où sortent les voix de ses personnages.
Candide est décidé à retourner sur terre et
pénètre dans un tableau d’où il gagne le
monde réel.
Le film doit reprendre le principe du livre de
Voltaire qui voit Candide confronté à toutes
sortes d’horreurs, il a du mal à conserver
son optimisme, mais cette fois ce sont celles
du monde moderne. Le sens de l’œuvre est
clair : en deux siècles, ni le monde ni les
hommes ne se sont améliorés.
La libération de la France n’arrange guère
les choses. La seconde partie du scénario
s’attache à mettre en valeur la méchanceté
humaine, l’égoïsme, les injustices sociales.
Pangloss confie à Candide le nouveau secret
du bonheur : « ne croyez à rien et vous serez
heureux ».
Les deux versions dactylographiées du texte
orent de notables variantes.
L’adaptation réalisée par Queneau de
l’œuvre de Voltaire est plus noire encore
que l’originale. On le sent trop accablé par
l’horreur de la période que le monde vient
de vivre.
Il n’est donc guère étonnant que le film, dans
ces temps de reconstruction, de célébration
de la victoire et d’espoir d’une société
meilleure n’ait pu trouver de producteur.
La lettre jointe à ces deux scénarios informe
Queneau que le distributeur Filmsonor « n’a
pas accepté la continuité sous sa forme
actuelle ».