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BEAUX-ARTS
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PRÉVERT JACQUES 1900 1977
Les Feuilles mortes.
Manuscrit autographe. 4 pages in-4, circa 1946.
30 000 / 40 000 €
Manuscrit autographe de premier jet à l’encre des Feuilles mortes,
célébrissime chanson, présentant d’importantes variantes avec le
texte définitif.
Prévert écrivit les paroles de cette chanson lors de la préparation du
film de Marcel Carné « Les Portes de la nuit » en 1946 pour s’adapter
sur une musique déjà composée par Joseph Kosma pour leur ballet
« Le Rendez-vous » créé par Roland Petit le 15 Juin 1945.
Dans « Les Portes de la nuit », Jean Gabin devait interpréter le rôle
de Diego, confié finalement à Yves Montand, le rôle de Malou étant
donné à Nathalie Nattier après l’abandon de Marlène Dietrich. Dans
le film, des extraits de la chanson sont interprétés par Yves Montand
et par Nathalie Nattier (doublée par Irène Joachim). Passée presque
inaperçue, la chanson fut publiée en partition séparée chez Enoch.
C’est Cora Vaucaire qui interprètera la première la chanson sur scène,
suivie par Jacques Douai, Yves Montand, Mouloudji, Juliette Gréco
et bien d’autres. Les feuilles mortes obtinrent alors un succès tardif
de plus en plus grandissant et devinrent un des grands standards de
la musique de jazz.
A droite du manuscrit, Prévert a noté le nombre de pieds de chaque
vers ; le second vers présente une variante : « de l’heureux temps où
nous étions amis » (qui deviendra « Des jours heureux »).
Le second feuillet présente le refrain (11 vers) : « c’est une chanson qui
nous ressemble » avec des variantes au vers 4 : « nous vivions tous les
deux ensemble » (« et nous vivions tous deux ensemble ») et au vers
7 « mais l’amour sépare ceux qui s’aiment » (« mais la vie sépare »).
Les deux derniers feuillets donnent deux versions avec ratures et
corrections du second couplet (12 vers marqués II) : « les feuilles
mortes se ramassent à la pelle. »
Il y a d’importantes variantes entre ces deux versions diérentes entre
elles et le texte final, à partir du vers 5 :
« Je t’aimais tant et tu étais si belle
Et je n’ai que faire des regrets
Que le vent du nord les emmène
Dans la poussière de l’ennui
Moi je pense à toi et je t’aime
Comment veux-tu que je t’oublie
Et la chanson que tu chantais
Toujours toujours je l’entendrai ! »
Œuvres complètes Bibliothèque de la Pléiade, Tome II, page 785.
Catalogue Jacques Prévert, Paris la belle, page 112.
A figuré à l’exposition : Chanson française à Avranches en Juillet 2010.
Texte mythique.
PROVENANCE :
Vente Ader Nordmann du 09/06/2010.