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BEAUX-ARTS

605

PRÉVERT JACQUES 1900 1977

Les Feuilles mortes.

Manuscrit autographe. 4 pages in-4, circa 1946.

30 000 / 40 000 €

Manuscrit autographe de premier jet à l’encre des Feuilles mortes,

célébrissime chanson, présentant d’importantes variantes avec le

texte définitif.

Prévert écrivit les paroles de cette chanson lors de la préparation du

film de Marcel Carné « Les Portes de la nuit » en 1946 pour s’adapter

sur une musique déjà composée par Joseph Kosma pour leur ballet

« Le Rendez-vous » créé par Roland Petit le 15 Juin 1945.

Dans « Les Portes de la nuit », Jean Gabin devait interpréter le rôle

de Diego, confié finalement à Yves Montand, le rôle de Malou étant

donné à Nathalie Nattier après l’abandon de Marlène Dietrich. Dans

le film, des extraits de la chanson sont interprétés par Yves Montand

et par Nathalie Nattier (doublée par Irène Joachim). Passée presque

inaperçue, la chanson fut publiée en partition séparée chez Enoch.

C’est Cora Vaucaire qui interprètera la première la chanson sur scène,

suivie par Jacques Douai, Yves Montand, Mouloudji, Juliette Gréco

et bien d’autres. Les feuilles mortes obtinrent alors un succès tardif

de plus en plus grandissant et devinrent un des grands standards de

la musique de jazz.

A droite du manuscrit, Prévert a noté le nombre de pieds de chaque

vers ; le second vers présente une variante : « de l’heureux temps où

nous étions amis » (qui deviendra « Des jours heureux »).

Le second feuillet présente le refrain (11 vers) : « c’est une chanson qui

nous ressemble » avec des variantes au vers 4 : « nous vivions tous les

deux ensemble » (« et nous vivions tous deux ensemble ») et au vers

7 « mais l’amour sépare ceux qui s’aiment » (« mais la vie sépare »).

Les deux derniers feuillets donnent deux versions avec ratures et

corrections du second couplet (12 vers marqués II) : « les feuilles

mortes se ramassent à la pelle. »

Il y a d’importantes variantes entre ces deux versions diérentes entre

elles et le texte final, à partir du vers 5 :

« Je t’aimais tant et tu étais si belle

Et je n’ai que faire des regrets

Que le vent du nord les emmène

Dans la poussière de l’ennui

Moi je pense à toi et je t’aime

Comment veux-tu que je t’oublie

Et la chanson que tu chantais

Toujours toujours je l’entendrai ! »

Œuvres complètes Bibliothèque de la Pléiade, Tome II, page 785.

Catalogue Jacques Prévert, Paris la belle, page 112.

A figuré à l’exposition : Chanson française à Avranches en Juillet 2010.

Texte mythique.

PROVENANCE :

Vente Ader Nordmann du 09/06/2010.