64
les collections aristophil
regarde, avec vous, comme un augure de la continuation, & mesme
de l’augmenta
on
de nos maux. S’il n’y alloit que de la satisfaction de
la voir au monde, il faudroit se consoler de ce que Dieu l’en a retirée,
& de ce qu’il luy a fait quitter une vie agitée, & languissante, pour une
tranquile, & éternellement heureuse. Mais la considération de l’Eglise,
à qui sa piété, & son zèle, la rendoyent si nécessaire, nous oblige à
la regretter ; & à prier Dieu qu’il répare cette brèche »... Il parle de
la duchesse de
LA FORCE
, et du marquis de
MONBRUN
, dont on
ferait bien de se hâter de conclure le mariage. « M. de
RUVIGNY
est
party pour La Rochelle, & n’a pu obtenir du Roy, à ce qu’il a dit, que
quelqu’un agisse, en sa place, dans les affaires de nos Eglises, que
lon doit tenir en suspens, durant son absence. J’ay appris que celle
de Privas est encore empirée & que ces pauvres gens sont tout-à-fait
accablez [...] On a mis à la Bastille un imprimeur, & un libraire, de
cette ville, accusez d’avoir imprimé, & vendu une Relation de l’Estat
des Egl. réformées de France. Ils sont séparément dans des cachots,
sans qu’on les interroge, ni qu’on leur face leur procés. Et je viens
d’apprendre qu’on y a amené aussi 3 personnes de Dauphiné, ou
de Languedoc »...
551
CONRART Valentin
(1603-1675) poète, philologue,
conseiller du Roi, c’est chez lui que se réunissait le groupe
de lettrés qui donna naissance à l’Académie Française,
dont il fut
membre fondateur
et le premier Secrétaire
perpétuel [AF 1634, 2
e
f].
L.A.S. (monogramme), 12 juin 1666 ; 3 pages in-8.
800 / 1 000 €
Très belle lettre, en partie sur le protestantisme
.
Il assure son correspondant de sa sincère amitié. Il a transmis son
message à Mlle de
LA SUZE
, qui « l’a receu avec beaucoup de conso-
lation, par-ce qu’elle est persuadée que v
re
plume a esté l’interprète
de v
re
cœur. Et come elle me fait la grace de me laisser voir assez
clairement ce qui se passe dans le sien, je vous puis assurer, qu’elle a
une reconnoissance très-sensible de la part que vous avez prise à sa
douleur pour la mort de mad
e
de
TURENNE
; [...] je vous avouë qu’il y
a long-temps que rien ne m’a tant affligé que cette perte, & que je la
INTERIEUR.indd 64
21/10/2019 16:24