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les collections aristophil
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COCTEAU Jean
(1889-1963) [AF 1955, 31
e
f].
L.A.S. « Jean C. », Palais-Royal 20 décembre 1955, [à Henry
de MONTHERLANT] ; 2 pages in-4 (fente au pli réparée).
500 / 700 €
Cocteau, nouvel élu, veut faire entrer Montherlant à l’Académie
française
.
« Je connais ces œufs d’autruche sur lesquels on marche lorsque
mes “confrères” se réunissent. Mais il y a une journée qui vaut la
peine, c’est lorsqu’on passe des marchandises en fraude par dessus
crânes et barbes. Et vous êtes roi dans cet exercice. Il faudrait que
vous m’autorisiiez/“sassiez” à négocier cette intrigue.
Ils me voulaient
et ils vous veulent
[...] Croyez-moi, l’étrange coupole est dans votre
ligne [...] Entre mes mains pieuses et amoureuses vous ne risquez
pas de “courir une aventure”. Faites la même manœuvre que Claudel.
Je dirai par exemple que je considère les phrases où vous acceptez
d’être des nôtres comme une candidature puisqu’il faut que le mot
candidature soit prononcé par ruse (et après, libre à vous d’orchestrer
la situation une fois le fait accompli). Puis-je vous supplier de ne pas
me laisser seul sur cette île glorieuse de la Seine et avoir l’honneur
d’être un de vos parrains si les choses s’arrangent »...
On joint
le brouillon autographe de la réponse de MONTHER-
LANT
, 23 décembre 1955 (1 p. et demie in-8). réaffirmant sa position :
« j’accepte d’être de l’Académie, je n’accepte pas de le briguer »…
[Montherlant sera élu en 1960.]
L’Académie française au fil des lettres
, p. 304-307.
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COCTEAU Jean
(1889-1963) [AF 1955, 31
e
f].
4 L.A.S. « Jean Cocteau », 1910-1961 ; 1 page in-4 chaque,
une adresse et une enveloppe.
600 / 800 €
[Maisons-Lafitte 10.VII.1910]
, à Marcel BALLOT, à propos du
Prince
frivole
: « Je vois partout que mon volume est “frivole”. Le titre a-t-il
donc une telle influence ? J’en avais allégé un volume d’ironie que
je croyais plus “grave” et peut-être un peu nouvelle ». Il prie Ballot
de faire un article « qui soit plus sérieux »…
Juillet 1927
, à un marquis
[Robert de FLERS ?] : «
Romantisme
est une affiche. Le moment
baptisé d’un état d’esprit continu.
Classicisme
est une autre affiche.
Le moment baptisé de cet état d’esprit qui consiste à se contrôler,
à se vouloir un contour. […] Le seul ordre significatif est un désordre
qui essaye désespérément de se mettre en ordre »…
10 décembre
1956
, à Gérard BAUËR : « je suppose que vous savez la place exacte
où RAVEL se range dans la table des valeurs que j’estime être saintes.
Mais ceci comporte la mise en marche de mécanismes qui dépassent
singulièrement un banquet de l’académie du disque »... Il retrouve « une
lettre de Colette où je rencontre cette phrase “Je donnerais toute la
Tétralogie pour une chanson de Trenet”. Cette phrase venant d’une
femme qui représente la noble souveraine de l’antiintellectualisme ne
tire certes pas à conséquence »...
Milly-la-Forêt 28 novembre 1961
, à
Maurice d’HARTOY : « En ce qui me concerne le violon d’Ingres est
une farce. La poésie change parfois de véhicule. Mais l’obéissance
aux ordres d’un moi profond que nous connaissons très mal, reste
la même »…