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les collections aristophil
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MORAND Paul
(1888-1976) [AF 1968, 11
e
f].
L.A.S. « P. Morand », Vevey 2 juin 1958, à Jean de LA
VARENDE ; 2 pages oblong in-8, enveloppe.
300 / 400 €
Après son échec à l’Académie Française
[après un premier échec
en 1936 (6 voix), Morand fut de nouveau candidat en 1958, mais se
heurta à une violente hostilité des gaullistes ; ce n’est qu’en 1968
que le général de Gaulle leva son
veto
à une nouvelle candidature].
Il remercie La Varende de son article dans
Artaban
(reproduction
jointe) : « Ce qu’un homme de cœur avait à dire, ce qu’un magni-
fique esprit sait exprimer, je le lis […] sous votre signature : j’en suis
ravi et touché, au delà de tout. Au lendemain d’un échec, vous en
souvient-il, je vous ai écrit : “Vous n’avez pas besoin de l’Académie,
si elle a besoin de vous.” À mon tour, me contredisant, j’y fus. Non
pas par faiblesse et vanité, mais pour démontrer à ceux qui m’y
poussaient qu’ils faisaient fausse route. Ce fut mon seul succès, mais
réel. J’avais raison. Ils ont si fidèlement voulu me servir, au prix de
tourments sans nombre, qu’ils y ont perdu un hiver, à l’hiver de leur
vie. Maintenant, je suis content d’avoir retrouvé ma vérité d’homme
seul, indépendant et ennemi déclaré des honneurs. Heureux aussi
d’avoir mis des gens, qui se disent écrivains, en posture de poli-
ticiens, d’épurateurs attardés et de barbichus (ils font aujourd’hui,
après un quart de siècle, du national-socialisme, ces deux Églises !)
complexards-inférioritaires »...
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MUSSET Alfred de
(1810-1857) [AF 1852, 10
e
f].
MANUSCRIT autographe,
Scène I
[
Le Songe d’Auguste
,
vers 1853] ; 1 page in-fol.
1 000 / 1 200 €
Manuscrit de travail du début de cette pièce inachevée
.
Le Songe d’Auguste
, écrit sur la suggestion du ministre de l’Instruction
publique Fortoul, devait être représenté pour une fête de la Cour,
avec une musique de Charles Gounod ; mais le projet fut abandonné.
La pièce fut publiée dans
Le Magasin de Librairie
le 25 novembre
1858, et recueilli en 1860 dans les
Œuvres posthumes
. Cette « Scène
I », qui ne figure pas dans l’édition, a été publiée dans les
Cahiers
Alfred de Musset
en 1934 d’après une copie.
Cette « Scène I », située dans « Le palais d’Auguste », met en scène
Octavie et Chloé ; elle compte 25 vers, avec des ratures et corrections.
Octavie commence :
« Non, Chloé, le regret ne me rend point injuste ;
Je respecte, avant tout, la volonté d’Auguste.
L’Empereur est mon frère, et je dois le chérir –
L’Empereur est mon maître, et je dois obéir »….
On joint
une amusante l.a.s. d’Alfred ARAGO adressée à Alfred
de Musset, [12 février 1852] (1 p. in-8), le félicitant de son élection à
l’Académie française : « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ;
l’académie française, en vous ouvrant la sienne a fait un acte de
justice ; ce n’est pas un Caprice de sa part, elle en est incapable.
On disait que jamais vous n’obtiendriez les palmes vertes – vous le
voyez, Il ne faut jurer de rien »…
MUSSET Alfred de
: voir n° 1042.