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Littérature
en fait un pestiféré. Tandis que l’enquête
piétine sans qu’aucune charge ne puisse être
retenue contre lui, il sort un soir, à l’issue d’un
nouvel interrogatoire, avec la secrétaire du
coroner. Expérience tragique : en face d’elle,
il demeure sexuellement impuissant. Il perd
la tête et l’étrangle » (Pierre Hebey).
Le roman paraît en mai 1952 aux Presses de
la Cité ; Simenon est salué comme un maître
de la psychologie. Figurant parmi les plus
célèbres et les plus envoûtants de la période
américaine de Simenon, cet ouvrage est
aussi un de ses treize romans dont l’action
se déroule aux États-Unis. Si les noms sont
changés, le roman se déroule à Lakeville et
dans ses environs, sur les lieux mêmes où il
est écrit, avec une précision topographique
et des détails sur la vie de la petite ville qui
ne seront guère appréciés par les habitants
quand le roman paraîtra en traduction ;
Simenon quittera alors les États-Unis.
L’enveloppe jaune
(26,8 x 19 cm) couverte
de notes autographes à l’encre et au crayon :
au recto, les noms des protagonistes avec
indications de l’âge pour certains ; au
verso, plans et notes sur la chronologie et
le déroulement des épisodes. L’enveloppe
jaune est rituelle dans la méthode de travail
de Simenon lorsqu’il commence un roman.
Elle est la première trace écrite du travail
de l’écrivain, le lieu où Simenon inscrit les
éléments concrets qui l’aident à appréhender
ses personnages et à guider la rédaction.
Le manuscrit
autographe est rédigé au
crayon noir, d’une écriture nerveuse, rapide,
fine et très serrée, sans marge, occupant
toute la page, au recto de 41 feuillets (plus
un blanc) d’un bloc de papier vélin (27 x
21 cm) dont certain feuillets sont encore
restés attachés entre eux, avec pagination
particulière pour chaque chapitre : 5-5-5-
5-5, pour les 5 chapitres de la première
partie, le dernier feuillet portant « Fin de la
Première Partie » ; et pour la « Deuxième
Partie » : 5-5-3-3 ; le seul numéro de chapitre
est noté centré tout en haut de la page où
il commence. À la fin, Simenon a signé et
daté « Shadow Rock Farm, Lakeville. Le 13
décembre 1951 ». Chaque page du manuscrit
est dense, l’écriture petite et régulière, avec
relativement peu de corrections, portées au
fil de la rédaction. On perçoit le travail d’un
esprit extraordinairement concentré où tout,
la structure et le déroulement du récit, les
mots, les phrases, se met en place, sans
rupture ni évasion. À l’intérieur du dossier
cartonné d’origine, est collée une L.A.S. de
Denise Simenon envoyant ces « feuilles
manuscrites » à Sven Nielsen (1 p. in-8 sur
papier à en-tête de
Shadow Rock Farm
).
Le tapuscrit
original
a été dactylographié
par Simenon lui-même sur 171 feuillets (27
x 210 cm), et daté en du 14 décembre 1951,
le lendemain même de l’achèvement du
manuscrit ; après avoir écrit le soir un chapitre
de roman, Simenon avait pour habitude de
le dactylographier le lendemain matin, avec
beaucoup de changements. Le tapuscrit est
surchargé à chaque page de nombreuses
corrections autographes, à l’encre noire, avec
la signature autographe « Georges Simenon »
sur la dernière page. Sur la page de titre,
envoi autographe signé de Georges Simenon
à son éditeur Sven NIELSEN (directeur des
Presses de la Cité) : « à mon ami Sven Nielsen
en toute affection Georges Simenon 1952 ».
On joint l’édition originale
:
La Mort de
Belle
(Paris, Presses de la Cité, 1952 [achevé
d’imprimer en mai]), in-8, broché, couverture
blanche cartonnée et jaquette illustrée
(petits défauts à la jaquette).
Un des 100
exemplaires sur pur fil de Lana, seul grand
papier
(n° 98), non coupé. Chemise et étui
de papier noir de Thérèse Treille, titre en
rouge sur le dos de la chemise.
Bibliographie
:
Cahiers Simenon
10, « Dix
ans d’Amérique », 1997.
Provenance
: Sven NIELSEN ;
collection
J.-M B. Georges Simenon
(Sotheby’s Paris,
24 juin 2003, n
os
103-104).