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63

169.

Vincent d’INDY

. Manuscrit musical autographe signé,

Lac Vert

, 1889 ; 2 pages in-fol. (un bord légèrement

effrangé).

500/700

Pièce pour piano extraite des

Tableaux de voyage

op. 33 (1889) : en mi bémol majeur à 6/8, marquée ici

Tranquille et

modéré

(

Tranquillement

dans l’édition du recueil), en 52 mesures, c’est une évocation du lac de Fernsee en Tyrol, comme une

berceuse. Le manuscrit, soigneusement noté à l’encre noire sur papier à 12 lignes, est signé en tête « V. d’Indy », et en fin signé

et daté « V.I. 89 ».

170.

Vincent d’INDY

. 2 L.A.S., Paris 1891 ; 5 pages in-8 (scotch sur un bord).

200/250

1

er

mai 1891

, à Joseph Jemain. Sachant qu’il a occupé quelque temps une position d’organiste à Aberdeen, il voudrait savoir

si le titulaire actuel est « bien ancré dans la place » : « j’aurais à recommander chaudement mon ami Verschneider, élève de

Franck, mon ancien camarade de classe qui désirerait beaucoup une position en Angleterre ». C’est « un brave garçon, excellent

organiste et excellent musicien et que j’aime beaucoup »... En post-scriptum, il fait savoir que sa

Fille du roi d’Ys

a été « réservée

à l’unanimité » pour un second examen par la sous-commission du concours de la Ville. « Je ne puis pas vous donner mon avis

sur votre œuvre (le secret professionnel !!) mais je puis vous dire que c’est sans conteste et

de beaucoup

la meilleure de celles

que nous avons lues »...

10 mai 1891

. Malgré ses efforts, la partition de Jemain n’a pas été retenue au second examen des sous-

commissions réunies, mais « elle est tombée très honorablement puisqu’il y a eu lutte autour d’elle et qu’elle a été finalement

éliminée par 6 voix contre 4 »...

On joint un cahier de notes manuscrites prises au cours de Vincent d’Indy en 1903 : étude de sonates, concerti, des

instruments de l’orchestre et de symphonies (35 p. in-4, qqs défauts).

171.

Vincent d’INDY

.

Fervaal.

(Paris, Durand, 1895) ; in-4 pleine percaline rouge, 386 pp. (

reliure de l’époque

).

200/250

Édition originale piano et chant de cette action musicale en trois actes et un prologue, réduite par l’auteur, avec un

impressionnant frontispice lithographique de Carlos Schwabe. Bel envoi autographe signé : « à l’ami Raoul Brunel, en

témoignage de sincère estime artistique et de non moins sincère affection. » Intérieur frais, reliure un peu salie.

172.

Vincent d’INDY

. 7 L.A.S., 1904-1928, à Robert Monfort ; 16 pages in-8 (deuil), et 1 page in-4 à en-tête de la

Schola Cantorum

, 6 enveloppes.

500/600

Belles lettres de conseils musicaux à un élève.

Les Faugs

27 juin 1904

, au sujet de fugues de César Franck : « le

père Franck (qui avait du faire la fugue comme étude vers 1838, est-ce de ces travaux qu’il s’agit ?) n’a plus écrit de fugues

proprement dites jusqu’à ses dernières œuvres. Si ce sont des fugues de Conservatoire, il n’y a évidemment intérêt pour

personne à les publier. Si c’était au contraire, des esquisses de fugues [...] il serait intéressant de les faire connaître, même en cet

état »…

Boffres (Ardèche)

31

août 1904

. Il constate des progrès dans les mélodies de Montfort, celle sur des vers de Rimbaud

étant « presque tout à fait bien », mais dans les autres il y a un «

vice de constitution

primordial,

c’est que vous ne savez

pas écrire !! Cette tache originelle déteint forcément sur le travail même d’invention qui est chez vous, ardent généreux et

productif ; vous savez

trouver des idées

, chose principale, mais vous ne vous doutez pas de la manière de présenter ces idées »...

Il critique un madrigal et un quatuor, pour conclure : « c’est triste de voir une organisation comme la vôtre perdue par un simple

manque de

travail primaire

»...

22 septembre 1904

. Historiquement, Monfort est « dans le vrai » quant à l’écriture du quatuor

à cordes, mais il ignore presque totalement le côté pratique : « chaque genre a son écriture spéciale ». Le quatuor à cordes a

des sons « essentiellement variables » qui ont besoin d’un point d’appui «

harmonique

, il est donc urgent, quelque polyphonie

qu’on puisse penser, que les

moments importants

d’un rythme, d’une ou de plusieurs mélodies, soient harmoniques l’un de

l’autre dans 3 ou au moins 2 des 4 instruments. C’est là le secret de l’écriture bien sonnante du quatuor [...]. Apprenez à écrire,

mon cher Monfort, apprenez d’abord, par l’harmonie et le contrepoint, la grosse ligne, la ligne générale dont les principes un

peu épais sont applicables à tout »...

Paris 17-24 janvier 1908

: il doit diriger des concerts chez Colonne et chez Chevillard...

Barcelone

30 octobre 1908

. Il ne connaît aucun traité de la composition du canon, mais un traité « ne saurait enseigner que le

truc

, or, tout produit d’un truc est essentiellement anti-artistique, et même en canon, il ne

faut

rien faire d’anti-artistique ni

d’anti-musical »...

Agay 6 avril 1928

: il part diriger à Prague et Budapest, mais sera ravi de connaître l’ouvrage de Monfort,

poème et musique, sur l’Apocalypse.

173.

Vincent d’INDY

. Manuscrit musical autographe signé,

2

me

Trio en forme de Suite

pour piano, violon et

violoncelle

, op. 98, 1929 ; un cahier in-fol. de titre et 22 pages.

3 000/4 000

La dernière œuvre de musique de chambre de Vincent d’Indy.

Composé pendant l’été 1929 à Agay, ce 2

e

Trio « en forme de Suite », en sol, fut créé à la Société Nationale de Musique le

11 janvier 1930 par Mlle M.-L. Bonnet, M. Chrismens et Mme Bergeron. Renouant avec la tradition des suites françaises des

maîtres du XVII

e

et XVIII

e

siècle, le maître quasi octogénaire y puise une nouvelle jeunesse, pleine de sève et de charme, au fil

des quatre morceaux.

I

Entrée, en Sonate

, marquée

Modéré

, fondée sur une mélodie légère ; II

Air

, en mineur, marqué

Très modérément animé

,

« aussi libre d’idée que d’écriture » (Jean Gallois), avec une collette modifiant 7 mesures ; III

Courante

, marquée

Lent et

solennel

, qui « semble achevée quand le piano seul entreprend un noble développement et ramène une brève réexposition »

(Léon Vallas) ; IV

Gigue en rondeau, sur une chanson française

, marquée

Joyeusement

, « dont les refrains sont rythmiques,

les couplets de caractères très divers et l’écriture pianistique toute scintillante de gammes et de traits variés » (Léon Vallas).

…/…