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47 ÉRASME. Les Apophtegmes.

Paris, au Soleil d’or

[Charlotte Guillard],

1543.

In-16, maroquin olive, dentelle dorée

en encadrement, armoiries au centre, dos orné, doublure et gardes de papier à fond doré, tranches dorées sur

marbrure (

Reliure du XVII

e

siècle

)

.

2 500 / 3 500

Troisième édition revue et corrigée de la traduction française d’Antoine Macault. Dédiée à François I

er

, elle contient

deux poèmes de Clément Marot, qui était un ami du traducteur.

Antoine Macault ne traduisit que les cinq premiers livres des

Apophtègmes

: la fin du texte ne fut publiée qu’en

1553

,

par un autre traducteur.

Cette première traduction française connut deux éditions à la même enseigne, en

1539

et

1540

. Quant à l’originale

latine, elle avait vu le jour à Bâle, chez Froben, en

1531

.

L’édition sort des presses de Charlotte Guillard, une des premières femmes imprimeur, qui dirigeait alors

l’atelier

au Soleil d’or

. Installée depuis

1473

rue Saint-Jacques, cette officine typographique, fondée à la Sorbonne

quelques années années auparavant, est la plus ancienne de Paris. Veuve une première fois de Berthold Rembolt, puis,

une seconde fois, de Claude Chevallon, Charlotte Guillard (

1480

?-

1557

), dirigeait seule l’établissement depuis

1537

.

Exemplaire réglé en maroquin olive aux armes du bailli de La Vieuville.

Petit-fils du surintendant des finances de Louis XIII et frère du marquis René-François de La Vieuville, Jean fut bailli

de l’ordre de Malte et son ambassadeur en France. Les deux frères appartinrent « au petit cercle des «curieux» qui s’était

développé à Paris à la fin du règne de Louis XIV et dont [les collections annoncent] le grand mouvement bibliophilique

du plein XVIII

e

siècle ». Mort en

1714

, un certain nombre de ses livres passèrent ensuite à son frère. Ils avaient, semble-

t-il, l’un et l’autre fait décorer les plats d’un certain nombre des reliures habillant leurs livres d’une dentelle ornée

alternativement, dans des compartiments quadrilobés, de couronnes ducales et de fleurs de lys, ainsi que d’animaux aux

angles, à laquelle la tradition a donné le nom de

dentelle La Vieuville

.

De la bibliothèque Philippe Renouard, avec ex-libris. Éditeur, libraire et bibliographe, Renouard (

1862

-

1934

)

consacra d’importants travaux à l’histoire de l’édition parisienne au XVI

e

siècle.

Infime réfection à un coin.

Van der Haeghen, 15-16 – Jimenes, n°69 – Brunet, II, 1040 – Thierry Boillot, « À propos d’une traduction des Apophtègmes d’Érasme

imprimée par Charlotte Guillard », RFHL, n°133, 2012, pp. 229-246 – OHR, 718 – Isabelle de Conihout et Pascal Ract-Madoux,

Chefs-d’œuvre du musée Condé, 2002, pp. 67-69.

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