19
Les six premiers livres, qui relatent l’affrontement de Louis XI et de Charles de Bourgogne, s’arrêtent à la mort de
Louis XI en
1483
. L’édition originale, in-folio, avait été publiée deux ans avant celle-ci, en avril
1524
, par le libraire
parisien Galliot du Pré. Quant aux deux derniers livres, consacrés à la première expédition d’Italie, ils ne furent mis au
jour qu’en
1528
et ne figurent pas dans la présente édition.
« À l’origine, il s’agit de simples mémoires, de documents pour Angelo Cato qui voulait écrire en latin une histoire de
Louis XI ; mais bientôt Commynes y vit la possibilité de justifier ses choix et d’introduire des réflexions sur l’action
politique. Ainsi créa-t-il le genre des Mémoires historiques, dont il a fixé les traits distinctifs : refus du beau style et de
l’érudition, information précise d’un témoin oculaire, point de vue individuel. Mais le souci d’expliquer le réel l’a
amené à faire œuvre aussi de moraliste et de politique, usant fréquemment de la digression, donnant un portrait
pessimiste des princes et des hommes, fixant, avant Machiavel, les règles de la réussite politique » (Jean Dufournet).
« Ces fameux mémoires illustrent sans doute mieux que tout autre ouvrage, du point de vue du langage, la transition
entre le Moyen Âge et la Renaissance » (Davies).
Magnifique exemplaire, grand de marges (
248
x
177
mm) et très bien conservé, dans une remarquable reliure
mosaïquée et fleurdelisée de Lortic père, conçue dans l’esprit des reliures royales du xvi
e
siècle.
Annotations marginales d’un lecteur de l’époque au début du texte.
De la bibliothèque Ambroise Firmin-Didot (
1878
, n°
699
, « Édition rare. Magnifique exemplaire, avec nombreux
témoins »), avec ex-libris.
Bechtel, C-448 (exemplaire cité) – Brunet, II, 189 – Tchemerzine, II, 454c – Baudrier, XII, 133-135, ill. – Gültlingen, XII, p. 87, n°124
– Brun, 157 – Cat. de Backer, 1926, I, n°172 – IA : 143.317 – Jeanne Demers, « À l’origine d’une forme : les Mémoires de Commynes »,
Cahiers de l’Association internationale des études françaises, XL, 1988, pp. 7-21 – Davies, Cat. Fairfax Murray, French Books, n°101
(pour l’édition originale) – En français dans le texte, n°38 (notice de Jean Dufournet sur l’édition originale).
Reproduction page 4
36 CORNEILLE (Pierre). Le Cid. Tragi-comedie.
Sur l’imprimé : Paris,
Augustin Courbé
[Caen, Jacques Mangeant],
1640.
Petit in-8, veau
blond, guirlande dorée en encadrement, dos lisse orné de roulettes
dorées, tranches rouges (
Reliure moderne
)
.
300 / 400
Contrefaçon normande extrêmement rare.
Elle est demeurée inconnue à la
Bibliographie cornélienne
d’Émile
Picot.
On a ajouté un portrait de l’auteur en frontispice.
Trois ex-libris modernes aux initiales
M
. –
St
.
Kongensgade 40
(Copenhague),
CE
et
KSE
.
Petit travail de ver épargnant le texte dans l’angle supérieur des
feuillets.
Le Verdier-Pelay, n°275
2
– Riffaud : 1640, n°12 – Riffaud, « L’impression du
Cid », RHLF, 2006/3, pp. 543-570.
37 CUPER (Gisbert). Harpocrates, sive explicatio imagunculæ argenteæ
perantiquæ, quæ in figuram Harpocratis formata representat solem.
Ejusdem Monumenta antiqua inedita. Accedit Stephani Le Moine
Epistola de Melanophoris.
Utrecht, Guilielmus Broedelet, 1694.
Petit in-4, vélin rigide, dos lisse titré à l’encre, tranches rouges
(
Reliure hollandaise de l’époque
)
.
200 / 300
Troisième édition de cette étude sur le dieu-enfant Harpocrate,
divinité d’origine égyptienne qui fit l’objet d’un culte à mystères à
Rome.
Elle est illustrée d’un frontispice, de six planches dépliantes et de quarante-trois figures dans le texte, le tout gravé sur
cuivre.
Antiquaire et philologue, Gisbert Cuper (
1644
-
1716
) fut recteur de l’institut universitaire et bourgmestre de Deventer.
Les deux premières éditions de l’ouvrage avaient paru à Amsterdam en
1676
et à Utrecht en
1687
.
Très bel exemplaire, en dépit du frontispice et du titre brunis.
36